Les enseignants et élèves arriveront-ils à achever leur programme scolaire? Cette question divise les membres de «la maison de l'éducation.» D'un côté le ministère de l'Education nationale rassure, et assure avoir élaboré des «guides de méthodologie» pour accompagner les enseignants dans cette situation sanitaire exceptionnelle induite par la pandémie de Covid-19. Et de l'autre, syndicalistes et enseignants affichent des «appréhensions» quant au non-achèvement des programmes tracés par la tutelle. Pour le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba, «le plan exceptionnel adopté dans les trois cycles de l'enseignement en raison de la conjoncture sanitaire «n'est pas à même de permettre l'achèvement du programme scolaire ou l'avancement dans les cours lors du 2e semestre».«Les connaissances scientifiques» a-t-il poursuivi «ne peuvent être dispensées de manière «tronquée» car elles requièrent «un enchaînement» dans leur enseignement. Cela avant d'estimer que «la diminution du volume horaire a induit une pression «terrible» pour les enseignants, tant pour le respect de la durée de la matière que pour la préparation des cours et leur présentation, selon les mesures d'adaptation décidées par le ministère de l'Education nationale». Pour ce syndicaliste, cette situation «exceptionnelle» a impacté l'assimilation par l'élève en classe, d'où le «recul» des résultats du 1er semestre. Abondant dans le même sens, le coordinateur national du Snapest, Meziane Meriane, a affirmé que le travail par système de rotation et la diminution du volume horaire des leçons dispensées au titre du plan exceptionnel adopté actuellement ne permettent pas d'achever le programme scolaire». Cela avant d'estimer, que les tutelles concernées «n'ont pas bien étudié le déroulement de l'année scolaire dans le cadre des nouvelles mesures d'adaptation». Du côté enseignants, certains affirment qu'il serait difficile de terminer le programme malgré son adaptation en raison des conditions sanitaires et du plan exceptionnel. Dès lors, une question taraude l'esprit. Sommes-nous en train de sacrifier une année scolaire et avec elle toute une génération? La tutelle rassure. «Je ne pense pas qu'il y a un problème en ce qui concerne les apprentissages restants, car tout a été étudié», estime le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, Boubakeur Seddik Bouâzza. Ce dernier n'a pas manqué de citer les propos du ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout, ayant rassuré que les sujets des examens «porteront sur les cours donnés en classe». Même son de cloche chez l'inspecteur général de l'éducation au ministère, Mustapha Benzemrane. Ce dernier a assuré que «les programmes scolaires se déroulaient «normalement», à l'exception d'un «léger retard» non inquiétant enregistré pour certains groupes éducatifs, dans le cycle secondaire, au niveau de certaines wilayas». L'interlocuteur a souligné, en outre, que «l'opération est toujours en cours pour rattraper le retard, à travers une adaptation pédagogique, au cas par cas, en faveur des groupes concernés, l'intensification des visites et l'accompagnement pédagogique». S'agissant de l'avancement des cours pour les cycles primaire et moyen, il a assuré que «les retards ne dépassent pas les deux semaines pour l'ensemble des matières et établissements éducatifs concernés. Pour remédier à cette situation ce responsable a affirmé que «des plans ont également été élaborés à l'entame du2e semestre». Par ailleurs, Benzemrane a expliqué que «ce retard dans les programmes a été causé par plusieurs facteurs, notamment les congés de maladie des enseignants affectés par la pandémie de (Covid-19), d'une durée de deux semaines».«Une période insuffisante» a-t-il poursuivi «pour faire appel à un enseignant vacataire, et ce de par les arrêts de cours enregistrés localement au niveau de certains établissements éducatifs».