Rebondissement dans l'affaire des enseignantes violemment agressées dans la nuit de lundi à mardi, dans leur logement collectif de fonction, à Bordj Badji Mokhtar (BBM), à l'extrême sud du pays. Neuf individus, suspectés d'être impliqués dans la violente agression contre des enseignantes, à Bordj Badji-Mokhtar ont été arrêtés, dont quatre ont avoué leur méfait. Ils ont été présentés, par-devant le procureur de la République près le tribunal de Bordj Badji Mokhtar. C'est ce qui ressort des explications fournies par le premier procureur général adjoint de la cour d'Adrar, Mahmoud Bouleksibat. Ce magistrat, qui animait jeudi dernier, une conférence de presse, a également fait savoir que l'enquête ouverte par le parquet a révélé «un cas de viol commis sur une enseignante», «des coups et lésions corporelles graves sur quatre enseignantes», «menaces à l'arme blanche» et «vol d'effets personnels.» S'appuyant sur le rapport du médecin légiste et se référant aux déclarations des mis en cause, au cours de l'enquête, le même magistrat a précisé que «les enseignantes ont été victimes d'une violente agression physique, qui leur a causé des blessures, ainsi que d'une agression sexuelle sur l'une d'entre elles». Au lendemain du crime, les établissements scolaires de la région sont restés fermés. «Des enseignants ont même décidé de se retirer des différents établissements scolaires de BBM, suite à l'agression de leurs collègues», comme nous l'a affirmé hier, le président du Bureau national de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) Sadek Dziri. Notre interlocuteur nous a également déclaré que «malgré les assurances de la tutelle et les garanties des responsables locaux, la tension n'a pas baissé». «Le climat d'insécurité», a-t-il poursuivi «inquiète les enseignants en particulier les femmes dont certaines ont décidé de rallier leurs wilayas d'origine». Ce qui s'est passé à Bordj Badji Mokhtar a favorisé «le branle-bas» chez les syndicalistes du secteur. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), a décidé de renouer avec la protesta en annonçant l'organisation d'une journée de grève nationale, lundi prochain. Le syndicat a annoncé la tenue d'une journée de débrayage, en guise de solidarité avec les enseignantes «sauvagement agressées.» Contacté, hier, par L'Expression, le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, a déclaré que «le syndicat dénonce toutes les agressions et les dépassements dont sont victimes les enseignants». Une autre manifestation «de solidarité et de protestation», à caractère national, est prévue mercredi prochain. Le mot d'ordre a été lancé, à l'issue d'une réunion des syndicats grévistes, au siège de l'Unpef. Rendez-vous est donné «devant l'annexe du ministère de l'Education nationale au Ruisseau», déclarent 13 syndicats dans un communiqué commun. Les signataires de ce document, dont le Satef, le CLA, l'Unpef et la Coordination nationale autonome des directeurs de lycées (Cnadl), annoncent la tenue d'une réunion d'urgence à la fin du sit-in.Les syndicats annoncent «la possibilité de boycotter les examens officiels de fin d'année», au cas où le gouvernement ne prendra pas en charge les revendications socioprofessionnelles des travailleurs.Cette menace intervient à un moment où le ministre de l'Education nationale Mohamed Ouadjaout, poursuit ses rencontres avec les partenaires sociaux. La relance du dialogue semble ne pas convaincre les syndicats «toujours en colère». La proposition de revoir le statut particulier de l'enseignant constitue la pomme de discorde avec leur tutelle. «Les travailleurs du secteur réclament une revalorisation salariale urgente», martèle Sadek Dziri.