Des perturbations sont attendues dans les établissements scolaires, notamment ceux du cycle secondaire de la journée d'aujourd'hui. Plusieurs actions de protestation sont à prévoir, à la suite de l'appel lancé par le Cnapeste. Un débrayage qui coïncide avec le déroulement des épreuves du deuxième jour du bac blanc. «Il n'est pas question de faire machine arrière», affirme le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba. Contacté, hier, par L'Expression, ce syndicaliste nous a également indiqué que «le Cnapeste est disposé à remplacer la journée de protestation». Cela avant de faire savoir que «des contacts ont été pris avec les responsables d'administrations auprès desquels le Cnapeste a proposé le décalage d'une journée des examens du bac blanc». Le mouvement de grève attendu, aujourd'hui, a été décidé au lendemain de l'agression sauvage contre neuf enseignantes à Bordj Badji Mokhtar. Le mot d'ordre lancé par le Cnapeste intervient au moment où un vol a été commis, dans les logements de fonction de deux enseignantes à Biskra. Boudiba nous a déclaré, dans ce sens, que «le syndicat dénonce toutes les agressions et les dépassements dont sont victimes les enseignants». La menace de débrayage est réelle et sérieuse. Le syndicat a, faut-il le noter, prouvé, lors de ses deux dernières actions de protestations, organisées les 12 et 13 avril derniers, qu'il a encore une grande influence sur les lycées. En attendant de voir si l'action du Cnapeste aura ou pas l'effet escompté, les parents d'élèves, notamment ceux dont les enfants sont concernés par le bac 2021 ne cachent pas leur mécontentement quant à ce mouvement de grève. Un groupe de parents d'élèves, approché au lycée de jeunes filles Hassiba Ben Bouali dans la commune de Kouba, est unanime à dire que «chacun doit assumer ses responsabilités, pour ne pas perturber ce qui reste de l'année scolaire et surtout pour ce qui est des examens du bac». À Alger, l'ambiance du premier jour des épreuves, était, grosso modo, calme. Les élèves ont entamé les premières épreuves, au sein des écoles, collèges et lycées de la capitale. Le brouhaha habituel était au rendez-vous. Mais dans d'autres wilayas, les épreuves se déroulent dans un contexte anxiogène. Nos sources affirment que la majorité des enseignants d'Adrar est en grève ouverte, depuis l'incident de Bordj Badji Mokhtar. Ce débrayage perturbe le déroulement des examens des trois cycles de l'éducation. La majorité des établissement scolaires de la wilaya est restée fermée, affirment nos sources. Les examens du bac blanc ont été compromis hier, comme constaté au trois grands lycées du chef-lieu de la wilaya. Il s'agit des lycées ''technicum Hakoumi Laid Ben Abdelkrim El Maghili et Belkin. Cette situation, qui prévaut à Adrar, préoccupe le ministre du secteur, Mohamed Ouadjaout. Le premier responsable du secteur a mandaté une délégation ministérielle qui s'est rendue hier, à la wilaya. Elle est supervisée par l'inspecteur général de l'Education nationale, Mustapha Benzemrane. Ce dernier, qui a animé, hier, une conférence de presse au siège de la wilaya, a affirmé «la disponibilité de la tutelle à prendre toutes les mesures nécessaires ultérieurement». Cela avant d'ajouter que «le ministère va responsabiliser tous les représentants syndicaux locaux». Mustapha Benzemrane n'a pas manqué de condamner fortement l'acte d'agression dont ont été victimes les enseignantes. L'amorce du dialogue intervient au moment où plusieurs institutrices ont décidé de quitter les écoles, laissant derrières elles des classes sans encadrement. Cette approche de la tutelle n'est pas la première. Deux offres de dialogue ont été proposées. Cependant, elles ne semblent pas être fructueuses. Une autre manifestation «de solidarité et de protestation», à caractère national, est prévue mercredi prochain.