Cette perspective est prise très au sérieux par les autorités des cinq pays de la région. Des sources autorisées ont indiqué à L'Expression que d'intenses contacts ont lieu entre les diplomates algériens, marocains, tunisiens, libyens et mauritaniens, pour réussir la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb arabe, programmée pour le mois en cours, à Tripoli. Décidée en marge du Sommet arabe de Khartoum, qui s'est tenu la fin mars dernier, la rencontre devrait décider, apprend-on de mêmes sources, d'une date pour un Sommet des chefs d'Etat de l'UMA. Cette perspective est prise très au sérieux par les autorités des cinq pays de la région, même si à l'origine, aucun officiel n'a misé sur cette initiative, tant le climat était «électrifié» par les déclarations des uns et des autres sur la question du Sahara-Occidental. En effet, lors de la concertation officieuse, en marge du Sommet de la Ligue arabe, les cinq ministres n'avaient montré aucun enthousiasme particulier quant à l'utilité d'une rencontre dans un contexte régional très tendu, du fait du rapport de Kofi Annan sur le dossier du Sahara-Occidental qui remettait en cause le principe du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Et c'est la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, bien accueillie par le Maroc et la République sahraouie, ainsi que par l'Algérie, qui a, dit-on, donné tout son sens à la prochaine rencontre. L'on annonce à ce propos, qu'au lendemain de la décision de l'instance onusienne, la machine diplomatique maghrébine s'est mise en branle, sachant que le principal obstacle à la réunion au Sommet de l'UMA a été levé, après que le royaume alaouite ait affiché sa satisfaction par rapport à la nouvelle mouture, censée gérer le problème sahraoui. Cela dit, nos sources précisent que cette accalmie sous le ciel de l'UMA n'est certainement pas éternelle, mais elle constitue une occasion en or pour relancer le processus de construction de l'édifice maghrébin. En tout cas, il semble que tous les partenaires de la région veulent bien croire en leur chance et mettent les bouchées doubles pour réussir le rendez-vous de mai, lui-même annonciateur d'un éventuel Sommet, synonyme de relance effective de l'UMA. Laquelle, actuellement sous la présidence de la Libye, n'a vu la réunion d'aucune commission depuis l'ajournement du Sommet qui devait se tenir à Tripoli, en juin 2005.