L'Algérie a insisté, jeudi, sur la nécessité de «renforcer la coopération internationale» en matière de recouvrement d'avoirs et d'extradition des criminels, pour resserrer l'étau autour des parties impliquées dans des affaires de corruption et les priver de leurs acquis illicites. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, visait les biens extrapolés par la «Issaba» au cours de son «règne». Le ministre présentait ainsi la position de l'Algérie lors des travaux de la session extraordinaire de l'AG de l'ONU sur la lutte contre la corruption qui s'est déroulée début juin courant, par visioconférence, au siège de l'ONU. Zeghmati a souligné que «L'Algérie, n'a eu de cesse de mettre en garde contre les liens croissants entre le crime organisé transnational et autres activités illégales, à l'instar du trafic de drogue, de la corruption, du terrorisme et de son financement, mais aussi du blanchiment d'argent». Pour l'Algérie, «la gestion des actifs récupérés et leur utilisation relèvent de la seule responsabilité de l'Etat demandeur et que les actifs récupérés doivent être restitués sans conditions, avec un respect total des droits souverains des Etats», a-t-il ajouté. Ainsi, l'Algérie réitère son «total engagement» à mettre en oeuvre les Conventions des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée et contre la corruption ainsi que les conventions régionales adoptées dans ce sens. «Elle reconnaît le rôle du mécanisme d'examen dans la mise en application des deux conventions onusiennes». Le ministre estime que la corruption est un «facteur principal dans la détérioration du rendement économique et un grand obstacle dans le processus de développement et la lutte contre la pauvreté». Le ministre n'a pas manqué de mettre en avant «le rôle primordial que jouent la lutte et la prévention de la corruption dans la réalisation des '' Objectifs de développement durable (ODD) ''», la concrétisation des valeurs de la justice et la force de la loi, ainsi que le renforcement de la confiance des citoyens envers les institutions de l'Etat». Afin de souligner l'intérêt particulier qu'accorde Algérie à la lutte contre la corruption, il rappellera qu'une haute instance de transparence, de lutte et de prévention de la corruption, a été créée en vertu de l'amendement constitutionnel 2020, qui vient appuyer la stratégie nationale de lutte en cours d'élaboration contre ce fléau. Le ministre a, par ailleurs, mis en exergue «le rôle de la société civile dans la prévention de la corruption qui se renforcera davantage suite au lancement du réseau national pour l'intégrité, et la révision de la loi de prévention contre la corruption». Et de rappeler «la mise en place, récente, d'un nouveau dispositif pour la gestion des revenus de la corruption, ayant fait l'objet de saisies conformément aux jugements définitifs prononcés par les tribunaux compétents». Quant à son estimation sur la déclaration politique de cette session extraordinaire, il dira que l'Algérie se félicite des questions qui y sont contenues et salue également l'adoption de ce document inclusif et équilibré, ce, même si la déclaration politique ne répond pas entièrement aux aspirations de l'ensemble des parties, elle offre de nouvelles perspectives (...) positives dont, notamment le traitement des questions de restitution des avoirs considérables. Ces biens, détenus en France, qui se chiffrent en centaines de millions d'euros, ont été récupérés par l'Algérie. L'on peut citer un château d'époque dont les frais de gardiennage et d'entretien ont coûté au Trésor public algérien la bagatelle de 2 millions d'euros de 2009 à aujourd'hui.