Onze personnes ont été tuées, samedi, dans l'attaque d'une ville du sud-ouest du Nigeria, dans l'Etat d'Oyo, par des inconnus armés, a annoncé la police dimanche. Samedi, «vers 23h10 (22h10 GMT), des bandits armés présumés (...) ont investi la ville d'Igangan», a déclaré le porte-parole de la police de l'Etat d'Oyo, Adewale Osifeso, dans un communiqué, en précisant que «onze personnes, dont certains des assaillants», avait été tuées. Plusieurs bâtiments et des véhicules ont également été incendiés au cours de l'attaque. Des patrouilles de la police ont été déployées dans la région pour y «empêcher toute désagrégation supplémentaire de l'ordre public». Les détails de l'attaque n'étaient pas encore connus dimanche mais certaines régions du Nigeria sont confrontées depuis plusieurs années à des affrontements meurtriers entre éleveurs nomades et des agriculteurs pour l'accès aux ressources. Les tensions interethniques au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique et où vivent plus de 250 groupes ethniques et linguistiques, ne sont pas rares. Des troubles avaient éclaté en février à, Ibadan, la capitale de l'Etat d'Oyo, entre les communautés haoussa (ethnie majoritaire dans le nord du pays) et yoruba (ethnie majoritaire dans le sud-ouest). Depuis plusieurs mois, le Sud du pays le plus peuplé d'Afrique est aussi confronté à une montée des discours haineux ciblant les personnes originaires du Nord. Par ailleurs, cinq assaillants ont été tués dimanche par des militaires et des policiers d'élite nigérians lors de l'attaque d'un commissariat à Owerri dans l'Etat d'Imo (sud), a annoncé l'armée. Son porte-parole, le général Mohammed Yerima, a précisé dans un communiqué que les auteurs de l'attaque appartenaient sans doute au groupe séparatiste Peuples indigènes du Biafra (IPOB). L'un des assaillants tués, qui serait Joseph Nnachi, un haut responsable de l'IPOB, a par le passé «organisé des attaques contre des organes de sécurité et des sites gouvernementaux» dans l'Etat d'Imo, a-t-il dit en ajoutant qu'un autre séparatiste a été arrêté et a donné des «informations utiles» aux forces de l'ordre. La région du Biafra, théâtre d'une guerre de sécession entre 1967 et 1970, a connu ces derniers mois une série d'attaques visant des commissariats de police et des prisons.