Une des difficultés observées au lendemain de la tenue de la seconde édition de la Conférence de Berlin sur la Libye a concerné, sans aucun doute, le brûlant défi du retrait des mercenaires et autres forces étrangères, présents en force dans l'Est et l'Ouest du pays. Des appels ont été renouvelés, en ce sens, la Mission d'appui des Nations unies ayant insisté, sans cesse, sur l'impact de cette présence en ce qui concerne l'organisation des élections fixées au 24 décembre prochain. De leur côté, les dirigeants du Conseil présidentiel et du gouvernement issus du Forum de dialogue politique interlibyen (FDPL) ont multiplié les mises en garde et affirmé leur exigence de ce retrait. Les mercenaires présents en masse dans l'Armée nationale libyenne autoproclamée du maréchal Khalifa Haftar arguent de la présence du contingent turc. La Turquie qui a dépêché, par trois fois, une importante délégation, conduite par le MAE Mevlüt Cavusoglu, et composée du ministre de la Défense, du chef des Renseignements turcs et de plusieurs généraux, dit que sa présence découle d'un accord militaire bilatéral. Aussi, le Secrétaire d'Etat adjoint américain, aux affaires du Proche- Orient, Joey Hood, révèle que les Etats-Unis ont entrepris, ces derniers jours, des «contacts» avec la Turquie au sujet du rapatriement de ses forces dont de nombreux combattants transférés de la Syrie vers la Libye. Hood a loué l'importance et l'efficacité de la «diplomatie discrète» qui n'est «peut-être pas la mieux indiquée du point de vue médiatique» mais qui a «permis, d'ores et déjà, de réaliser d'importants résultats». Assurant que Washington n'est pas uniquement concentrée sur l'enjeu humanitaire de la crise, il a également révélé que son pays oeuvre à empêcher que la Libye ne «soit une source de déstabilisation». Souci motivé par les récents évènements du Tchad, sujet d'inquiétude et de fortes préoccupation, aussi bien pour les Etats-Unis que pour l'ensemble des pays de la région. Nombreux sont les pays qui considèrent, à juste titre, que seul le retrait total et immédiat des mercenaires et forces étrangères permettra aux autorités libyennes de tenir le pari de la réunification des institutions civiles et militaires et de réussir celui des élections. Autant dire qu'il s'agit là de la condition sine qua non pour sortir la Libye de la crise et permettre à ses dirigeants de «choisir des partenaires pour développer leurs services de sécurité», sachant que le contexte régional demeure particulièrement instable. L'Algérie qui partage avec la majorité des parties prenantes à la Conférence de Berlin I et II l'objectif d'une Libye souveraine, stable, unifiée et sûre a déjà assuré les dirigeants du pays frère de sa volonté de partager avec eux son expérience en matière de réconciliation nationale, gage de renouveau pour le peuple libyen.