Le Conseil de sécurité a tenu, hier, son briefing semestriel sur la mise en oeuvre de la résolution 2231 ayant approuvé le Plan d'action global commun sur le programme nucléaire iranien (JCPOA). Ce briefing était animé par la secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo qui devait présenter le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU sur l'application de la résolution 2231 (S/2021/582). De leur côté, la facilitatrice du Conseil pour la mise en oeuvre de la résolution 2231, l'ambassadrice Geraldine Byrne Nason (Irlande) et le chef de la délégation de l'UE auprès de l'ONU, Olof Skoog, présentaient respectivement un rapport sur les travaux du Conseil concernant la résolution 2231 et un exposé sur les travaux de la Commission mixte du JCPOA. La Commission comprend les parties au JCPOA: Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni, Russie et Iran. Au cours du briefing, il était prévu que Mme DiCarlo «fournisse un aperçu des points clés du rapport du secrétaire général du 21 juin». Mme DiCarlo pouvait également réitérer l'appel du SG de l'ONU aux Etats-Unis pour qu'ils suspendent toutes les sanctions qui avaient été levées conformément au JCPOA tel que mentionné dans le rapport. Lors de la réunion, plusieurs mem-bres du Conseil devaient exprimer leur préoccupation concernant le non-respect par l'Iran des termes du JCPOA, selon des sources proches du Conseil de sécurité. A cet égard, certains membres ont noté le refus de l'Iran de renouveler son accord avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui a permis à l'AIEA de continuer à surveiller l'activité nucléaire de l'Iran malgré une loi de février 2021 qui limitait l'accès des inspecteurs de l'Agence aux sites nucléaires iraniens. Certains membres ont aussi noté que le refus de l'Iran de s'engager avec l'AIEA pourrait avoir un impact négatif sur la prochaine série de discussions à Vienne. Les membres du Conseil pouvaient également faire référence à l'importance de relancer le JCPOA et d'exprimer leur soutien aux négociations de Vienne, selon la même source. La réunion a également mis en lumière les divisions entre les membres du Conseil concernant l'interprétation des dispositions de la résolution 2231. Lors de sa première conférence de presse le 21 juin, le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, qui prendra ses fonctions en août, a déclaré qu'il n'autoriserait pas des «négociations pour le plaisir» sur le dossier nucléaire. Mais «toutes négociations garantissant les intérêts nationaux de l'Iran seront certainement soutenues», a-t-il ajouté. Raisi a déclaré que «les programmes de missiles balistiques et régionaux de l'Iran n'étaient pas négociables et qu'il ne rencontrerait pas le président américain Biden». Après de longues et âpres négociations, l'Iran, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la Chine et la Russie avaient conclu, en 2015 à Vienne, un accord sur le programme nucléaire de Téhéran. Il offrait à l'Iran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique, et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l'ONU. Mais cet accord a été torpillé en 2018 par la décision de l'ex-président américain Donald Trump de s'en retirer et de rétablir les sanctions américaines. En riposte, l'Iran a renoncé à une partie de ses engagements. A son arrivée à la Maison-Blanche en janvier, Joe Biden a annoncé son intention de revenir dans cet accord et des négociations ont repris en avril dans la capitale autrichienne entre les pays signataires pour définir le cadre de ce retour. Le dernier round de discussions s'est achevé la semaine dernière. Le négociateur de l'Union européenne, Enrique Mora, a assuré que les parties étaient «plus proches» de sauver l'accord, mais que des points d'achoppement demeuraient.