Le maire de Gué de Constantine, la daïra d'Hussein Dey et le ministère de l'Habitat ont été saisis, en vain. Djamel Eddine Gherbi a failli se suicider n'était l'intervention de sa petite famille et de voisins prévenants qui ont su éviter un drame aux conséquences gravissimes. Habitant aujourd'hui dans un F3 loué mensuellement à 18.000 DA, Djamel Eddine, modeste agent à l'hôpital Mustapha Bacha, ne sait plus à quel saint se vouer, ni à quelle autorité compétente s'adresser pour faire valoir ses droits d'attributaire de logement légalement acquis à la cité des 750 logements -Cnep de Gué de Constantine. Il y a plus de 15 ans, il a déboursé la coquette somme de 64.000 DA au titre de 1er versement pour jouir d'un appartement. Aujourd'hui, son logement est squatté par une famille venue «d'ailleurs». Il a contacté cette famille pour une solution à l'amiable, mais en retour il a reçu des menaces physiques. «Toutes les portes sont closes», a-t-il dit le regard empreint de désespoir en venant confier ses déboires au journal L'Expression. Et ce, après maintes démarches auprès de l'APC de Gué de Constantine, la daïra d'Hussein Dey et le ministère de l'Habitat. Fils de moudjahid, doyen des donneurs de sang d'Algérie, du Maghreb et d'Afrique et également secrétaire national de la Fédération algérienne des donneurs de sang, Djamel Eddine avait demandé en 2000 l'autorisation de terminer et occuper son logement fini à 90% dans un chantier abandonné en 1998/99, pour prendre femme et construire son avenir. Mal lui prit, car il reçut un «niet» catégorique assorti d'une «menace», par la présidente de l'APC de l'époque, et de «l'ester en justice» en cas d'exécution de son intention. Un jugement de décision d'expulsion dudit logements, dont les frais de jugement sont à la charge de l'indu occupant, a été prononcé le 18/12/02 au tribunal d'Hussein Dey par le juge des affaires urgentes. Quelques mois plus tard, une vague de «squatters professionnels», comme il se plaît à les nommer, sont venus en famille occuper les 270 logements de la cité (150 plus les étages ajoutés, mercantilisme oblige). Cet envahissement s'est opéré «au vu et au su» des autorités locales, a déploré Gherbi qui a indiqué que cette situation a déjà été dénoncée dans la presse écrite en novembre 2005. Une fois «bien établis», ces nouveaux squatters vendirent leur «bien» à d'autres squatters comme ce fut le cas relevé dans plusieurs autres cités. Il citera, comme pour prouver que sa demande n'est pas insensée, que la commune de Birkhadem a récemment libéré des logements squattés grâce à l'intervention énergique du maire. Il ne manquera pas non plus de dénoncer les hordes de bidonvilles qui entourent aujourd'hui la cité en question par des gens nourris par l'espoir d'acquérir un logement au vu d'une «situation sociale fabriquée de toutes pièces». Plusieurs questions restent pendantes pour ce citoyen. Comment ces indus occupants réussissent-ils facilement à obtenir des attestations d'affectation, des certificats de résidence, des quittances en règle de la Sonelgaz, de l'ADE, scolariser leurs enfants, percevoir diverses aides de l'Etat à travers l'APC, comment, comment...? Il serait trop long d'énumérer ces entraves (bien connues) par les services compétents. A quel niveau se situe ce laxisme? La victime de cette occupation illégale et injuste s'est par ailleurs plainte et a dénoncé l'état social et l'insalubrité physique et morale dans lequel se trouve plongée cette cité pourtant longeant l'autoroute et proche de l'aéroport international Houari-Boumediene.