Ce Salon du livre amazigh restera dans l'histoire de la culture amazighe de par la qualité des interventions des différents conférenciers, de par le nombre impressionnant d'écrivains qui y ont pris part, mais aussi de par l'intérêt et l'engouement remarquable exprimé par le public depuis le coup d'envoi donné vendredi dernier. L'écho obtenu par ce salon est également surprenant. Pourtant, le climat n'est guère favorable pour encourager la tenue de ce genre de rencontres car la canicule a été également au rendez-vous. Mais la verve militante qui anime ce genre de public n'est pas pour faire abdiquer ce dernier devant la chaleur aussi torride soit-elle. L'affluence est donc très satisfaisante. Tahar Ould Amar, écrivain de langue amazighe, auteur de plusieurs livres dont un roman «Bururu» et organisateur souligne: «À une journée de la clôture du Salon du livre amazigh de Ouacif, on peut déjà dire que l'événement est une réussite. Au total, 166 auteurs et près d'une trentaine d'éditeurs avaient permis la visibilité du livre d'une manière générale et le livre d'expression amazighe tout particulièrement. Cette édition, une réussite Des conférences de qualité, animées par des universitaires des quatre départements de langue et culture amazighes du pays ont été spécialement appréciées par un parterre assoiffé de rencontres de si bonnes qualités». Selon Tahar Ould Amar, les exposants s'accordent à dire que cette première édition est une réussite. Tahar Ould Amar citera même le témoignage de l'un des participants qui lui a confié qu'il avait l'impression qu'il s'agissait de la 10eme édition. L'auteur de ce témoignage n'est autre que le gérant de l'une des plus grandes maisons d'édition spécialisée dans le livre amazigh: «Identités». Quant à l'affluence des lecteurs, beaucoup estiment que la vente a été relativement au rendez-vous, selon notre interlocuteur. Tahar Ould Amar ajoute que la canicule n'a pas empêché les amoureux du livre à affluer, à telle enseigne qu'il devient difficile de circuler entre les chapiteaux. «En prévision de la prochaine édition, les organisateurs comptent marquer une halte pour faire le bilan et en tirer les conclusions à l'effet de rectifier le tir. L'idée de rendre hommage aux pionniers de l'enseignement de tamazight à la prochaine édition semble faire l'unanimité des organisateurs», conclut Tahar Ould Amar. De son côté, l'écrivaine de langue amazighe, Rachida Ben Sidhoum, auteure du roman «Icenga n talsa» (éditions achab) et de nombreux recueils de poésie, s'est réjouie du fait qu'enfin, le livre en langue amazighe a sa place comme les autres ouvrages écrits dans les autres langues, notamment le français et l'arabe. Un nombre élevé de visiteurs Rachida Ben Sidhoum a constaté de visu et avec joie qu'il y a un nombre élevé de visiteurs qui se ruent sur les stands du livre en tamazight. Ces visiteurs, souligne notre interlocutrice, ont acheté sans hésiter des romans et des livres en tous genres, écrits en langue amazighe. Parmi ces férus de livres en tamazight, ajoute l'écrivaine, une partie est constituée de lecteurs n'ayant jamais étudié tamazight sur les bancs de l'école. Ce qui est également encourageant surtout pour les écrivains de langue amazighe. La même auteure a constaté aussi la communion sur place entre les lecteurs et les écrivains dont une bonne partie avait déjà lu les ouvrages écrits par les auteurs présents. Concernant le choix de Ouacif pour la tenue de ce salon, Rachida Ben Sidhoum le trouve judicieux. Mais elle trouve que le choix de la période devrait être revu. L'idéal, à ses yeux, c'est que ce Salon du livre amazigh soit désormais organisé durant les vacances scolaires du printemps. Un point de vue largement partagé par les écrivains présents, les éditeurs mais aussi par les visiteurs. Avis donc aux organisateurs qui sont à féliciter et à applaudir pour avoir réussi à faire de Ouacif, terre natale de plusieurs écrivains de langue amazighe, la capitale de la culture amazighe pendant cinq journées.