Les syndicats menacent d'élargir la protestation si leurs doléances ne sont pas prises en charge. Malgré l'annonce de l'augmentation des salaires faite, récemment, par le secrétaire général de l'Ugta, l'intersyndicale de la Fonction publique est décidée, plus que jamais, à faire aboutir ses revendications. En maintenant la grève du 9 mai, elle menace d'élargir son mouvement de protestation s'il n'y a pas d'écho favorable de la part du gouvernement. «La grève de demain est un premier pas de l'intersyndicale de la Fonction publique. Peu importe le taux de suivi, l'essentiel c'est que tous les syndicats autonomes de la Fonction publique se sont réunis pour une cause commune, ce qui fait notre force», a déclaré, hier, le représentant du Cnapest, M.Lamdani, lors d'une conférence de presse animée au siège du Snapap. Les représentants des syndicats présents à cette conférence de presse, dont ceux des vétérinaires, des finances, des paramédicaux, du Snapap, du CLA qui vient de rejoindre le mouvement avec le Cnes ouest, ont tous estimé que l'intersyndicale commence à déranger les pouvoirs publics du fait que l'annonce d'une augmentation salariale est venue juste après leur menace de grève. Ils relèvent entre autres une contradiction entre les déclarations des parties concernées du pouvoir. Selon M.Lamdani, au moment où l'Ugta parle d'augmentation salariale, les représentants du gouvernement renvoient la question à la tripartite. Ils font remarquer, notamment, que le chef du gouvernement avait déclaré qu'il n'y aurait aucune forme d'augmentation qui ne serait pas le résultat d'une croissance économique. Pour M.Ouyahia, notre pays doit impérativement s'aligner sur les standards internationaux qui font des indicateurs économiques les référents en matière de politique salariale. «Ce n'est pas dans l'anarchie qu'on règle les problèmes», avait, encore, indiqué le chef du gouvernement en allusion aux arrêts de travail qui secouent des secteurs d'activité, tout en reconnaissant le caractère légitime de l'attente de la population en matière d'amélioration du pouvoir d'achat. Les syndicalistes ont critiqué, notamment, les déclarations de certains leaders de partis politiques à ce propos. «Les fonctionnaires n'ont pas besoin de déclarations mais le soutien consiste en l'intervention des représentants des partis au niveau des deux chambres parlementaires», dira le représentant du syndicat des finances. Pour eux, le but de leur réaction est surtout la préparation des prochaines législatives. «Ils veulent duper les fonctionnaires avec leurs discours», ajoutera M.Lamdani.