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Mourir ou disparaître dans la nature
KABYLIE
Publié dans L'Expression le 14 - 05 - 2006

Ils sont rares les cas de mères célibataires qui réussissent à vivre «normalement».
Récemment, une jeune fille de 19 ans et sa mère se sont retrouvées en prison à la suite d'un avortement clandestin. Leur famille subit, depuis, la honte. Il y a quelques années, une autre jeune fille, tombée enceinte à la suite d'une relation hors mariage, a été assassinée par ses parents. Ce meurtre, que tout le monde sait, est déguisé en suicide tout juste pour échapper aux poursuites judiciaires. Etre mère célibataire en Kabylie suppose des risques quant à mener une vie au sein de la communauté ; cela relève tout simplement de l'impossible. Le poids des traditions et coutumes est tel en Kabylie qu'il n'y a point de place aux victimes, comprendre par victime la fille (mère), car l'homme, celui qui est à l'origine de la grossesse, n'est jamais inquiété, seule la fille subit les conséquences. Et quelles conséquences lorsqu'on sait qu'il ne peut s'agir que de mort ou répudiation. En Kabylie, ils sont rares les cas de mères célibataires qui réussissent à vivre normalement s'il en existe, cela ne peut être qu'en ville là où vivent des communautés cosmopolites sans relation familiale en dehors de celle du voisinage. Dans les villages, une sorte d'entente tacite naît dès qu'un cas pareil se produit ; les parents réagissent pour faire subir à leur fille la mort ou la répudiation sans que les autres membres du village ne réagissent. C'est la loi du silence sur fond d'une complicité qui ne dit pas son nom.
Que reproche-t-on au juste à ces jeunes filles qu'on «assassine» où qu'on chasse à tout jamais? C'est d'avoir fait l'erreur qu'il ne fallait pas. Une faute impardonnable dans la société kabyle. Une grossesse hors mariage c'est la pire des hontes à faire subir à sa famille. Voilà comment est perçue la chose en Kabylie. La peur du qu'en-dira-t-on pousse les parents des filles concernées à agir en allant parfois jusqu'à commettre un meurtre pour laver l'affront. C'est comme ça que ça se passe en Kabylie depuis la nuit des temps et ça le restera encore longtemps dans certaines localités tant que les mentalités n'évolueront pas. Si une fille tombe enceinte hors mariage son sort est vite scellé. La mort ou la répudiation. Sachant ce qui leur est réservé, elles sont nombreuses les filles qui font leur valise pour aller sous d'autres cieux, mais quels cieux si ce n'est d'aller grossir les rangs de la prostitution pendant que l'enfant, si la grossesse est menée à terme, est cédé aux institutions de l'Etat. Mais très souvent, heureusement d'ailleurs, ces cas de figure aboutissent à un mariage si toutefois le père reconnaît son acte. Un mariage est contracté sur-le-champ. Une sortie d'honneur pour tout le monde qui laisse la vie sauve à la victime et permet à l'enfant qui naîtra d'avoir un foyer, bref, une vie de famille. C'est en soi une évolution à noter dans la société. Mais la redjla continue à sévir en dépit d'une loi assez sévère à l'égard de ceux qui se rendent coupables d'un meurtre, quelle qu'en soit la raison. La fille mère reste la seule à subir les conséquences. Une injustice de plus dans une société pourtant à l'avant-garde des luttes pour les libertés individuelles et collectives, mais qui, en réalité, cache un conservatisme des plus meurtriers. Entre les paroles et l'acte, il y a un grand fossé, devons-nous conclure sur la situation des moeurs en région de Kabylie.


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