La noria des tristes nouvelles tourne à plein régime rallongeant, chaque jour, la liste des artistes victimes de la Covid-19. Après le chanteur Mehenna Ouzayed, c'est l'artiste émérite Saïd Hilmi qui a été emporté également, hier, par la fâcheuse pandémie. Un autre monument de la culture qui s'effondre. À travers Saïd Hilmi, l'Algérie vient de perdre l'un de ses artistes les plus talentueux doublé d'une générosité sans commune mesure. C'est une véritable tragédie que vient de subir le monde de la culture. Par ses films, ses pièces de théâtre et ses skechs, l'illustre comédien a donné du plaisir, du sourire et de la joie à des générations d'Algériens amoureux des arts. Comédien connu et aimé de tous, le défunt Saïd Hilmi, frère de Mohamed Hilmi, a eu une riche carrière. Dans le milieu des artistes il était connu pour être un vrai passionné pour son travail, son enthousiasme et inquiétude pour le cinéma algérien, le regretté était en contact permanent avec les artistes et membre actif au sein de l'association Adwaa à la tête de laquelle il a été désigné récemment président d'honneur. Originaire de la ville pépinière des artistes, Azeffoun, Saïd Hilmi, 82 ans, de son vrai Nom Saïd Brahimi, est l'un des pionniers du théâtre algérien. Acteur, parolier, compositeur, auteur et humoriste, il a entamé ses débuts sur les planches aux côtés de Mahieddine Bachtarzi. Il a joué dans de très nombreuses pièces de théâtre (El Kardach Hfa, Guetta ouarmi,) ainsi que dans de nombreux films (Zone interdite, El Ouellf esssaïb, Douar Ensa). Le défunt Saïd Hilmi a, par ailleurs, animé plusieurs émissions à la radio chaîne 2 comme il a été l'auteur de nombreux sketchs audiovisuels en kabyle. Il compte environ sept films dans son escarcelle cinématographique et près de 60 longs métrages (téléfilms). Il a été producteur pendant 10 ans, d'une émission à la Radio nationale chaîne 2, intitulée Aquerdac et a réalisé cinq pièces de théâtre dont la dernière oeuvre Propos de rien qui a été tournée à travers le territoire national. Lors d'un hommage qui lui a été rendu en mai 2018 à Tizi ouzou, l'artiste a déclaré, alors qu'il avait 78 ans, les larmes aux yeux: «Mazal, je ne suis pas périmé».