L'acteur et comédien Saïd Hilmi vient de signer aux éditions Dalimen, un beau livre intitulé : «Plume qui délire». On le connaissait sous le surnom de coquetteur, brillant comédien, acteur et parfois chanteur, mais là, il dévoile aux lecteurs un autre fan de sa personnalité. En effet, il livre aux lecteurs un livre qui s'assimile beaucoup plus à un livre autobiographique. Lors de la présentation de son livre au cercle Frantz Fanon de Riadh El Feth, Saïd Hilmi a tenu à expliquer qu'il ne substituait pas en écrivain. «Je n'ai pas la prétention d'être un écrivain ou encore de vexer nos auteurs mais c'est sous la recommandation d'âmes que j'ai décidé de me lancer dans l'écriture. J'avais besoin de cacher sur le papier, des souvenirs chers à moi, mais hélas révolus à jamais. Dans la préface, signée par le caricaturiste Slim, il est écrit «d'ailleurs ce qu'on retient le plus de ce livre, c'est l'omniprésence des bons vivants». Tout au long de ces pages, le «L'ben 33» cher à Bouzid, coule à flots, Saïd le barde nous promène au gré des pages, de Tizi à Alger, d'Alger à Barbès, bref un peu partout dans les milieux de la communauté émigrée. Je vais quand même prévenir le lecteur : ce livre contient des «codes» qu'il faudra décrypter pour en «coincés», ceux qui ont une chape de plomb entre les oreilles et qui rêvent de nous donner des leçons de patriotisme. A travers 176 pages, Saïd Hilmi revient sur des souvenirs lointains qui ont jalonné sa vie de comédien. L'incipit du livre s'ouvre sur l'histoire d'un homme émigré qui décide de rentrer au pays définitivement. Il raconte à sa compagne Vivienne certains pans de sa vie. De là, l'histoire bascule dans les souvenirs de Saïd Hilmi. Un hommage poignant est rendu à certaines figures de proue de la culture algérienne dont entre autres M'hamed El-Anka, Mohamed Lamari, la regrettée Yasmina, Yacef Saâdi, Larbi Zekkal, Saïd Lamrani, Anissa Larbess, Rouiched Cheikh Amara, Ghaouli Bendedouche et Ali Abdoun. Un hommage particulier est également rendu à tous les martyrs de la révolution. Le beau livre «Plume qui délire» est agrémenté de très belles photos d'époque en couleurs et en noir et blanc. Des témoignages d'amis sont même à l'honneur. Comme indique en quatrième de couverture, Saïd Hilmi signe ici une autobiographie originale, assez spéciale, pas du tout comme les autres… Loin de la monotonie, sans rapport direct avec la chronologie, l'acteur nous relate quelques brides d'une vie écrite avec amour et nostalgie, décrite avec humour et sensibilité, peintre tantôt vendresse, tantôt avec ironie. Pour rappel, Saïd Hilmi, de son vrai nom Saïd Brahimi est l'un des pionniers du théâtre algérien, né le 15 mai 1939 à Azzeffoun, il fait ses débuts sur les planches avec le grand Mahieddine Bachtarzi. Il a animé de nombreuses émissions radiophoniques. Il a, en outre, joué dans de nombreux films dont «Zone interdite», «Ali au pays des mirages» «Le moulin de M. Fabre», «Eddi ouela kheli», «El ouelf essaïb», «douar Enssa» et «Beur blanc rouge» ainsi que des pièces de théâtres dont «el-Kerdach» et «Guetaâ ouermi».