A la lumière des chiffres officiels, la lueur d'espoir entrevue depuis quelques jours, en Algérie, s'est confirmée, hier, suite à la légère décrue constante des cas de contamination au Covid-19, pour le sixième jour consécutif. Pour les spécialistes, la baisse de la courbe épidémiologique n'est pas très rassurante. Elle ne se ressent presque pas dans les structures de santé en charge des patients frappés par la pandémie. Mathématiquement parlant, les bilans communiqués quotidiennement concernent tout le territoire national, et ne peuvent, ainsi, refléter la pression sur le personnel en première ligne face au virus mortel. La tension reste, en effet, palpable dans les différentes structures hospitalières du pays. C'est ce qui ressort des déclarations de plusieurs médecins en première ligne face au Covid-19, ayant préféré rester sous couvert de l'anonymat, par craintes de représailles. Les récits sur la pression vécue dans les urgences et les services Covid-19 de certains hôpitaux restent «glaçants». Le cas de l'EPH de Meftah est frappant! Selon le témoignage du docteur Lyes Merabet, cette structure passe chaque jour quelques heures sans oxygène. «En attendant que le quota réservé à cette structure de santé arrive, ce sont des malades qui souffrent, c'est un personnel médical qui se retrouve sous pression et ce sont des familles de malades qui s'agitent dans tous les sens. Et à chaque fois qu'on est dans ce genre de situation, il faut le dire, il y a des malades qui compliquent et qui décèdent!», a-t-il affirmé. Notre interlocuteur est le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp). Il est également le responsable de la coordination de toutes les activités de la santé, au niveau de la daïra de Meftah. Une première lecture des statistiques officielles porte à croire, selon ce responsable, que «nous avons passé un pic épidémique, et que nous sommes sur un plateau». Toutefois, il estime que nous sommes «obligés de patienter au minimum une semaine pour être fixés avec exactitude sur la question». La tendance baissière, devrait donc, être durable pour que l'on puisse dire que le pire de la troisième vague est passé. Le médecin refuse d'être sur un discours rassurant, afin d'éviter le relâchement des citoyens. Il souligne, en passant, que «le nombre des nouvelles contaminations renferme un pourcentage de malades qui sont en situation grave et qui doivent être admis en services hospitaliers ou en réanimation». Cela, avant d'ajouter qu'«il ne faut surtout pas perdre de vue le nombre de décès qui est en train d'évoluer. C'est mon avis et c'est aussi celui de beaucoup de collègues praticiens qui sont sur le terrain.» Les chiffres officiels sont donc, selon lui, toujours «inquiétants». Le docteur Lyes Merabet, n'a pas manqué d'espérer que «la situation s'améliore, en allant vers une tendance baissière de l'épidémie, notamment avec les mesures qui ont été décidées». Il y a lieu de noter enfin que les prochains jours nous dirons, aussi, si la population a, dans l'ensemble, respecté les mesures préventives «obligatoires».