Au moment où le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed maintient le cap, en prévision de la prochaine rentrée scolaire, dont la date est prévue le 7 septembre prochain, celui-ci est critiqué par les partenaires sociaux, qui se mon-trent sceptiques concernant sa décision. Les syndicalistes du secteur réclament le report sine die du rendez-vous scolaire. Ils appellent à prévoir toutes les mesures nécessaires avant qu'il ne soit trop tard. Ces derniers avancent comme argument le scénario pessimiste, mais probable, de l'éventuelle transformation des établissements scolaires en de nouveaux clusters épidémiques». Une requête née de la peur de la nouvelle donne du virus qui s'attaque aux enfants. C'est ce type d'appréhensions que laissent entendre plusieurs syndicats, par leurs réactions, après l'annonce de la mise en place d'un protocole sanitaire renforcé dans les établissements scolaires, en prévision de la rentrée. C'est le cas de Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Celui-ci aurait souhaité que «la tutelle anticipe et mette les moyens adéquats pour mieux préparer la rentrée scolaire». Il a proposé de «vacciner les élèves puisque leur santé et celle de leurs parents priment avant tout». «Il faut faire vite, puisque la famille éducative est composée de près de 12 millions (personnel éducatif, administratif et élèves eux-mêmes) et il ne faut pas perdre de vue que l'efficacité du vaccin est complète deux semaines après l'injection de la seconde dose», a-t-il ajouté. Poursuivant, Amoura a déclaré que «les trois semaines qui nous séparent du rendez-vous sont donc insuffisantes». Notre interlocuteur a également prédit «l'impossibilité de l'exécution de la fameuse mesure de distanciation sociale, étant donné que les capacités d'accueil du parc immobilier du secteur sont minimes». Le président du Satef n'a pas caché sa peur face aux «manquements flagrants de moyens financiers nécessaires pour faire appliquer le protocole sanitaire dans les écoles». «Une donnée qui doit être prise en considération» a poursuivit Amoura «notamment dans les régions touchées par les incendies et où les familles sont nombreuses à trouver refuge dans les écoles». Même son de cloche chez Méziane Mériane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Ce dernier a proposé, à son tour de «décaler la rentrée à une date ultérieure». Il préconise de «faire injecter au moins la première dose du vaccin pour tout le personnel et une partie des enfants, les collégiens et les lycéens». «La nécessité d'accélérer le rythme de la vaccination, pour arriver à l'immunité collective au sein des écoles s'impose d'elle-même, quand on voit que le coronavirus s'est vu faire pendant l'année dernière une place sur les bancs de plusieurs écoles», a-t-il rappelé. Cela avant de déplorer «le problème des coupures d'eau récurrentes signalées dans plusieurs établissements scolaires.» «Cette situation empêchera les écoliers et le personnel éducatif» a-t-il poursuivi « de se laver régulièrement les mains». Cela avant d'ajouter que «le manque d'eau peut aussi faire obstacle au déroulement des opérations de désinfections des établissements scolaires». Côté parents d'élèves, ceux-ci attendent la rentrée avec une boule à l'estomac. Leurs interrogations sont nombreuses face à la capacité des écoles d'appliquer les mesures du protocole sanitaire mises en place pour accueillir leurs protégés. Plusieurs parents interrogés se disent également «inquiets» de la scolarité de leurs enfants, notamment dans les écoles où «les classes sont surpeuplées». Certains estiment même qu'«il y a nécessité de programmer le partage d'une seule classe en trois groupes, afin d'éviter la prolifération du virus». La majorité est toutefois unanime à craindre les conséquences du décalage des cours, qui pourrait s'inscrire dans la durée et ainsi, entraver le bon déroulement du programme pédagogique. Chose qui n'est pas à prendre à la légère, notamment pour les élèves des classes d'examen.