Il faisait frais hier à Béjaïa. La température a sensiblement baissé. Sur les fronts des feux, tout est maîtrisé grâce à une solidarité sans faille. Selon la chargée de communication auprès de la direction de la Protection civile, tous les feux sont éteints à l'échelle de la wilaya. Le dernier feu était celui du village El Merdj, commune de Kendira, éteint vers 10h. Celui d'Ifenayen est aussi maîtrisé. Toutefois, des équipes sont restées sur place à certains endroits pour surveiller un éventuel redémarrage. Les unités de la Protection civile de Béjaïa ont réussi à éteindre 15 feux de forêt sur les 18 enregistrés, avant-hier, au niveau de la wilaya. Cela n'a pas empêché le maintien de la mobilisation des moyens matériels et humains au niveau des localités de Boukhelifa, Adekar et entre Kendira et Barbacha, lesquels moyens ont été soutenus par deux hélicoptères du Groupement aérien de la Protection civile, deux hélicoptères de l'Armée nationale populaire (ANP). En sus des hélicoptères déployés pour cette opération, d'autres moyens, à l'instar d'engins et de bulldozers ont été réquisitionnés pour ouvrir les pistes dans les zones inaccessibles et freiner l'avancement des incendies, avec l'aide et la participation précieuses des citoyens des différentes localités. Les villages d'Ibelhadjen, Tardemt, Souk-El-Djemaa, Ifren, Tala-Hiba, Toudja-Centre et autres, ont, à l'instar de ceux des autres localités, perdu de leur beauté en l'espace de quelques minutes. Le noir prend la place de la verdure dont sont réputés ces villages. Un décor désolant, qui témoigne de l'ampleur du désastre. Des milliers d'hectares du massif forestier ont été ravagés par les feux. Des oliviers, des figuiers et autres arbres fruitiers sont partis en fumée, sur fond de moments de frayeur lorsque les flammes atteignaient les villages et les évacuations d'urgence des habitants s'imposaient. Des maisons ont été calcinées et des dégâts ont été recensés. La formidable mobilisation citoyenne s'est conjuguée avec les efforts de la Protection civile et les agents forestiers ainsi que les Canadairs pour minimiser un tant soit peu les dégâts. Les habitants de la région de Toudja, assez expérimentés avec ces feux, se sont, sans doute, rappelés du fameux été 2006, durant lequel le village Tardemt a été sinistré avec des pertes humaines. Mais, à chaque période, Toudja sait faire face et reprend rapidement de sa splendeur au grand bonheur de ses habitants et des amoureux de la nature. Cela donnera plus de force pour faire renaître à nouveau la région de ses cendres. C'est donc la fin du cauchemar. Place à la solidarité, l'évaluation des dégâts et surtout l'indemnisation des sinistrés. L'annonce du président de la République donne déjà de l'espoir. Le déplacement des équipes de psychologues de la DAS renforce ce soutien, appuyé par l'Ordre des architectes, qui entreprend déjà d'évaluer les voies et les moyens de reconstruire les habitations. Bref, une solidarité multiple pas seulement envers les individus, mais également, les bétails épargnés qui souffrent du manque d'aliments. Là aussi, une prise de conscience existe et fait son chemin. Les différents incendies qui ont frappé la Kabylie, ont, au-delà des pertes, réveillé l'esprit de solidarité ancestrale qui a toujours honoré les habitants de la région. L'espoir renaît. De ces cendres, toute la nature ne tardera pas à retrouver sa verdure.