Les établissements financiers n'épaulent pas la stratégie de réhabilitation et d'investissement. Encore une fois, les banques sont pointées du doigt pour non-accompagnement des projets de développement. Le ministre du Tourisme, Nouredine Moussa a expliqué hier, dans les studios de la Chaîne I de la Radio algérienne, que les retards accusés dans la réhabilitation de certains établissements hôteliers sont dus aux hésitations des banques à épauler la stratégie de réhabilitation et d'investissement. Ce n'est pas la première fois que de tels boulets rouges sont tirés à l'adresse des banques, au moment même où la réforme financière ne cesse d'être chantée à tous les niveaux. Après de précédentes accusations pour non-accompagnement des projets de création d'emplois pour défaut de financement des investissements, c'est le tour cette fois-ci de Nouredine Moussa qui gratte fort sur la carte bancaire. «La finition et la réhabilitation de certains projets qui relèvent du secteur du tourisme accusent des retards pour défaut de financement», révèle le ministre qui ne cache pas son profond regret face à cette véritable barricade qui s'érige contre toute initiative de développement. Le tourisme n'est décidément pas le seul secteur qui souffre des lenteurs et des hésitations des institutions financières. Cette problématique se pose parmi d'autres obstacles qui freinent l'investissement privé et l'essor des secteurs névralgiques de l'économie nationale. Pourtant, une réunion de travail entre les représentants des banques et les cadres du tourisme a eu lieu à la fin de l'année écoulée. Une entrevue qui intervient en guise de secours à un secteur jugé important pour le pays. A titre d'exemple, le ministre a cité le cas de plusieurs projets de réhabilitation à l'arrêt et quelque 400 demandes d'investissement dans le secteur du tourisme. Une telle plate-forme d'investissement pourrait donner un véritable coup d'accélérateur à un secteur qui traîne toujours lamentablement la patte. Un nouveau carton pour les banques. Le second casse-tête concerne le foncier, autre malheur de tous les secteurs à l'instar de l'agriculture, l'habitat et celui de l'investissement direct. Le ministre du tourisme a révélé que le foncier relevant de son secteur a fait l'objet de plusieurs dépassements notamment dans les grandes villes. Toutefois, il déclare sur sa lancée, que cela ne peut freiner l'investissement dans le domaine hôtelier, car 22 zones d'extension touristique et 20 autres sont en cours d'études. Ces zones, assure le ministre, sont préservées par la loi. Quant à l'investissement étranger, Nouredine Moussa met en avant de nouvelles motivations prises en charge par la loi 03/01 sur le tourisme durable. D'autres incitations, a-t-il précisé, s'insèrent aussi dans le cadre de la loi 01/02 sur l'investissement étranger. L'Algérie «a vu l'affluence en 2005 de quelque 1.434.000 touristes», a annoncé en outre Noureddine Moussa qui a plaidé pour «l'intensification des efforts en vue d'une contribution efficiente du secteur au développement socioéconomique durable». Pour un secteur qui table sur 4 millions de touristes à l'horizon 2015, la cagnotte qui lui a été attribuée ne suffit certainement pas pour son essor escompté. D'autant plus que l'investissement privé est freiné sur le terrain par, entre autres, un système bancaire qui traîne toujours la patte. Nouredine Moussa a affirmé encore une fois que la plage du Club des Pins appartient à la résidence d'Etat et «son ouverture ne réglera pas le problème du tourisme en Algérie».