Notons que 301 hôtels sont en cours de réalisation avec un taux d'avancement de 56%. Le ministère du Tourisme a recensé près de 700 demandes d'investissement émanant d'opérateurs nationaux. C'est ce que nous a affirmé M.Noureddine Moussa qui estime qu'il va falloir passer au crible ces demandes car il n'est pas évident, selon lui, que toute demande d'investissement a un intérêt certain pour être retenue. «Nous avons mobilisé des spécialistes dont des universitaires pour élaborer un schéma national d'aménagement touristique qui prendra ancrage dans le schéma national d'aménagement du territoire», a-t-il souligné à ce propos. Il s'agit, en fait, d'une commission consultative, chargée de l'examen des projets à caractère touristique, et qui a été installée dernièrement. Outre les représentants du tourisme, elle est constituée de membres des départements ministériels de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme, des institutions tels le Cread, l'Epau et l'université d'Oran, ainsi que des experts dans plusieurs disciplines. Ce cadre pluridisciplinaire, intersectoriel et interinstitutionnel vise la mise en place d'une démarche concertée en vue d'examiner et d'émettre notamment des avis sur l'aménagement des zones d'expansion et sites touristiques, sur l'architecture des projets touristiques et leur intégration à l'environnement ainsi que sur l'impact socio-économique et environnemental des projets en vue d'une utilisation optimale et durable des potentialités du secteur. Il est question, également, selon notre invité, de désigner les zones qui vont recevoir un tourisme haut de gamme, créateur d'emplois et de richesses, et celles qui recevront un tourisme moyen. M.Moussa a insisté, dans ce sens, sur le fait que l'aménagement touristique et l'occupation du sol sont une prérogative des pouvoirs publics. Des plans d'aménagement seront notamment élaborés et seront soumis à une procédure d'approbation qui concernera tous les intervenants: collectivités locales, communes, wilayas, structures centrales et les spécialistes en économie et sociologie pour que les projets soient pris en charge sous tous les aspects. Notons que 301 hôtels sont en cours de réalisation avec un taux d'avancement de 56%. Il est prévu cette année de réceptionner une partie, ce qui va ajouter une capacité de 30.000 lits supplémentaires. A en croire le ministre, le développement de l'investissement constitue le cheval de bataille de son département et figure parmi les principaux axes de la stratégie décennale arrêtée à l'horizon 2015. Ce qui est visé par l'investissement, c'est le tourisme international. «Nous nous situons dans le bassin méditerranéen, l'endroit le plus prisé par les touristes, et nous n'avons pas le droit d'aller sur des projets incertains ou de donner des terrains qui sont non renouvelables». Si le ministre formule ses remarques, c'est parce qu'il a constaté que les zones d'expansion touristique ont subi de multiples agressions. Des pseudo-investisseurs ont bénéficié de parcelles de terrain dans le cadre de l'investissement touristique et, après cinq ou six ans, rien n'a été fait. Evoquant le retard accusé dans ce domaine, M.Moussa considère qu'il est dû, en premier lieu, aux hésitations des banques à épauler la stratégie d'investissement. Après de précédentes accusations pour non-accompagnement des projets de création d'emplois pour défaut de financement des investissements, c'est le tour cette fois-ci de Nouredine Moussa qui gratte fort sur la carte bancaire. Le tourisme n'est décidément pas le seul secteur qui souffre des lenteurs et des hésitations des institutions financières. Cette problématique se pose parmi d'autres obstacles qui freinent l'investissement privé et l'essor des secteurs névralgiques de l'économie nationale. Pourtant, une réunion de travail entre les représentants des banques et les cadres du tourisme a eu lieu à la fin de l'année écoulée. Une entrevue qui intervient en guise de secours à un secteur jugé important pour l'Algérie.