À son retour du 33e Sommet de l'UA à Addis-Abeba, en février 2020, le président Abdelmadjid Tebboune a fait un double constat. Le premier est qu'il a saisi le véritable poids que représente l'Algérie au plan continental. Il a confié à la presse que tous ses homologues qui l'ont apostrophé souhaitaient, avec ardeur, le retour de l'Algérie sur la scène africaine. Le deuxième constat lui a fait toucher du doigt l'ampleur des dégâts causés par l'absence d'un président algérien aux sommets africains depuis 2010! 20 ans d'éclipse, une éternité. Le chef de l'Etat a alors décidé d'en finir avec ce sinistre et d'affûter les outils de la diplomatie algérienne pour l'engager résolument dans les nouvelles formes d'action moderne de la diplomatie mondiale. Abdelmadjid Tebboune a déployé un véritable «commando» par la création de postes d'envoyés spéciaux chargés de conduire l'action internationale de l'Algérie sous l'autorité directe du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. Il s'agit de Amar Belani, ancien ambassadeur auprès du royaume de Belgique et auprès de l'Union européenne et de l'Otan. Il a été également porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Il sera exclusivement chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb. Ahmed Benyamina qui a occupé plusieurs postes d'ambassadeur, successivement au Pakistan, en Grande-Bretagne, en Grèce et au Royaume du Maroc a été désigné pour les questions de sécurité internationale. Boudjemaâ Delmi qui a exercé dans d'importantes capitales de la diplomatie multilatérale, notamment à Addis-Abeba et Genève, ainsi qu'à Tokyo s'occupera désormais de questions africaines, en particulier de la géostratégie de l'espace sahélo-saharien et de la présidence du comité de suivi de l'application de l'accord d'Alger sur la paix et la réconciliation au Mali. Fille d'émigré, Taos Haddadi-Djellouli a été la chef de cabinet du secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale établie à l'étranger et elle a longtemps travaillé sur le dossier des relations algéro-francaises avant d'exercer en qualité d'ambassadrice d'Algérie en Roumanie. Taos Haddadi-Djellouli a été chargée de la communauté nationale établie à l'étranger Cadre de grande compétence, ancien ministre des Finances et du Commerce, parfait connaisseur des institutions économiques, financières internationales, Abdelkrim Harchaoui s'occupera de la diplomatie économique. Pour sa part, Nor-Eddine Aouam, actuellement ambassadeur auprès de l'Allemagne a été désigné pour le dossier des pays arabes alors que le dossier des grands partenariats internationaux échoit à Leila Zerrougui qui a accompli une longue carrière de fonctionnaire internationale qui a culminé avec sa nomination au poste de secrétaire générale adjointe des Nations unies et chef de la mission de stabilisation de l'ONU en République Démocratique du Congo (Monusco). Sa carrière nationale dans la magistrature a fait la démonstration de qualités humaines et professionnelles de grande valeur. Pour occuper ces nouvelles fonctions le choix s'est porté sur ces diplomates chevronnés ainsi que sur des responsables et experts de haut niveau. Ce sont des cadres supérieurs de la nation qui sont tous de purs produits de l'Algérie indépendante et qui ont eu des parcours marqués du double sceau du patriotisme et du professionnalisme. Le but, l'unique but étant de conférer à l'appareil diplomatique algérien de la flexibilité, plus d'efficacité et surtout la réactivité nécessaire devant permettre à notre pays de faire face aux multiples enjeux de l'heure. Dans le sillage de ce grand réaménagement au sein des affaires étrangères, on apprend également de sources très crédibles, que le président de la République, vient de prendre la décision de lancer un très vaste mouvement qui touchera plus de 70 postes diplomatiques et consulaires. Ce véritable redéploiement diplomatique est marqué par la volonté du chef de l'Etat de mobiliser au bénéfice de la défense des intérêts de l'Algérie dans le monde, l'expérience de nombreux cadres cumulant des décennies d'activités avec la promotion. Jamais un réaménagement, d'une telle ampleur et d'une précision n'a eu lieu de mémoire de la diplomatie algérienne. Cet ajustement a vocation à renforcer la capacité d'interaction et d'influence de notre diplomatie et la démultiplication de la présence de l'Algérie et l'efficacité de son action sur les scènes régionales et internationale ainsi que sur les questions globales et transversales.