El Islah demande le départ du chef du gouvernement à l'orée des législatives de 2007. Abdellah Djaballah, président du mouvement El Islah, préconise une révision de la Constitution parce qu'il lui trouve trop de «failles». Il insiste sur la clarification des prérogatives des institutions de l'Etat, notamment dans les assemblées élues par les citoyens. Il est favorable à un régime présidentiel mais souligne l'importance du pouvoir de contrôle du Parlement. Il critique sévèrement le Conseil de la Nation tel que conçu actuellement. Il trouve que le tiers est bloquant et est un véritable frein à l'exercice démocratique. «Nous savons dans quelles conditions l'actuelle Constitution avait été rédigée. Nous avions fait des propositions qui n'ont pas été retenues. Il ne s'agit pas aujourd'hui d'amender la Constitution pour le seul mandat présidentiel mais pour clarifier les prérogatives», relève-t-il. Lors de la cérémonie d'inauguration du bureau de wilaya d'Alger de son parti, Djaballah a saisi l'occasion pour se déterminer par rapport au débat de l'heure. Il se dit partant pour la révision constitutionnelle pourvu qu'elle garantisse la préservation des symboles nationaux, comme la langue, la religion et l'histoire. Il relève dans la foulée qu'il est temps de les mettre à l'abri «des déclarations de partis politiques de tous les extrêmes ainsi que des écrits de presse qui, parfois, touchent au sacré sciemment ou inconsciemment». Le premier responsable d'El Islah revendique également l'alternance au pouvoir car il considère que «depuis l'ouverture démocratique, seuls les partis proches du système sont privilégiés pour accéder au pouvoir». Mais comment imagine-t-il l'alternance? Pour Djaballah, elle passe par le respect «des droits et des libertés, la séparation des pouvoirs, le contrôle». Il suggère le rétablissement des «équilibres par le biais de prérogatives claires» parce que «équilibre veut dire développement économique», précise-t-il. «La vie politique doit reprendre son éthique parce que quelqu'un qui n'a pas de morale ne peut en aucun cas bénéficier de la confiance des électeurs». Selon Djaballah, le mal qui ronge la classe politique se situe à ce niveau. Tout doit être conforme aux voeux de la société qui est «une société musulmane et qui place la morale au-dessus de tout». El Islah rejoint le FLN dans son analyse de la situation politique. Il revendique un régime présidentiel, le contrôle parlementaire et est également partant pour l'amendement de la loi électorale. Rappelons que les députés des deux partis sont au même diapason sur le bilan du gouvernement qui sera présenté dans peu de jours. Il y a comme un vent de contestation qui souffle de tous les côtés sur le leader du RND. Les rendez-vous électoraux de 2007 leur permettent de penser que sans la chefferie du gouvernement, Ouyahia n'a pas assez d'arguments pour convaincre les électeurs à voter RND. C'est ce qu'il devra démentir d'ici peu en prenant son costume de leader d'un parti de l'opposition...L'alliance? Qui pense à l'alliance aujourd'hui dans ce climat délétère de concurrence déloyale?