Pour tous les goûts mais pas forcément pour toutes les bourses. Trois jours durant, les 16, 17 et 18 mai, Skikda a abrité la fête de la fraise pour vivre au rythme de la célébration de ce fruit succulent qui a fait la fierté de toute la région avec son lot de cagettes et de paniers remplis à ras-bord de fraises. De toutes les contrées de la région de Tamalous à la Grande Plage en passant par Aïn Zouit et à un degré moindre, Bouchtata, des fellahs affluent pour vendre leur fruit, avec cet espoir non dissimulé d'arracher éventuellement l'un des premiers prix qui récompensent les meilleurs produits. Dans cet esprit de concurrence acharnée pour innover aussi bien dans la culture pour avoir un meilleur rendement que dans la présentation de ce fruit rougeoyant, la fête de la fraise donne un cachet particulier à cette manifestation qui propulse Skikda au-devant de la scène locale et même nationale pour célébrer, en grande pompe, ce rendez-vous qui verra la participation d'une grande partie de fellahs à l'exposition dans des stands et des prix seront octroyés aux meilleurs exposants. Pour tous les goûts mais pas forcément pour toutes les bourses, la rusicade, une variété introduite en 1920 par les colons italiens, se distingue particulièrement par ses caractéristiques gustatives à forte dose d'arôme ainsi qu'un taux de sucre élevé à la maturité. Sa spécificité en fait une variété très prisée sur les marchés par les connaisseurs du terroir. D'autres variétés à l'image de la tioga, de la douglas, à la conservation plus longue, sont également proposées dans les stands en toile montés, cette année dans la Place de la Liberté. La diversité ne s'arrête pas pour autant là et touche également des produits de plus gros calibre, avec, toutefois, un taux de sucre inférieur et un arôme faible comparativement à la rusicade qui demeure très prisée sur le marché local. Dans ce tableau, des variétés ont été introduites principalement durant l'année 2001 et l'on recense sur le sujet pas moins de six variétés que sont la selva, la camarosa, la selene, oso grande, chandler et enfin la thétis qui sont venues, sans succès, concurrencer les fruits qui ont déjà acquis une sérieuse réputation en matière de dégustation. Pour la seule région de Tamalous, particulièrement Aïn Cheraïa, la cueillette journalière acheminée vers d'autres wilayas de l'intérieur du pays avoisine les 100 quintaux sur une période limitée de 20 à 25 jours de pleine cueillette. Plante de la famille des rosacées qui pousse à même le sol, le fraisier dont le travail en zone basse ou montagneuse reste très pénible, a enregistré un bond qualitatif et quantitatif en matière de superficie qui avoisine aujourd'hui les 250 hectares, mais qui marque tout de même une légère régression due, en grande partie, à la situation sécuritaire et par là même, à l'exode rural observé durant la décennie noire, donnant une production qui tourne autour de 15.000 quintaux, même si ce chiffre reste sujet à évaluation. Avec l'amélioration de la situation qui enregistre une légère accalmie, malgré des actes terroristes espacés, un rendement plus conséquent est attendu dans les prochaines années, pour peu que certaines régions, difficiles d'accès, puissent bénéficier de l'aménagement des routes et autres chemins, pour faciliter la cueillette et le transport de ce fruit dont la culture est appelée à se développer.