Déjà largement médiatisé depuis son adoption, le 30 août dernier par le Conseil des ministres, le Plan d'action du gouvernement a été présenté, hier, par le Premier ministre, ministre des Finances, devant les députés de la 9ème législature. Axé essentiellement sur l'engagement de réformes structurelles destinées à relancer l'économie nationale et moderniser le système bancaire et financier, le Plan se compose de cinq chapitres principaux portant, outre la relance économique, sur l'Etat de droit, la gouvernance, la politique sociale, la politique étrangère ainsi que la Sécurité et la Défense nationales. De nombreux députés, avant même la présentation dudit plan, avaient relevé que le document n'était pas très chiffré et ne faisait référence ni aux ressources financières ni aux mécanismes qui allaient permettre de concrétiser les objectifs tracés. Mais dès l'entame de sa présentation, Aïmene Benabderrahmane a tenu à souligner que le gouvernement a pris en considération l'aspect «opérationnel» avec «classement des priorités». Il a précisé également, que la concrétisation des objectifs se fera par l'adoption de «feuilles de route» sectorielles élaborées par chaque département ministériel et qui seront accompagnées par un mécanisme de suivi et d'évaluation de la mise en oeuvre. Il détaillera, ensuite, quelques actions prévues dans certains secteurs à l'exemple de l'ouverture annuellement d'une trentaine de nouvelles agences bancaires. Une décision qui s'inscrit dans une réforme globale du système bancaire et financier. Le Premier ministre a annoncé, dans le même cadre, l'ouverture d'agences bancaires à l'étranger et l'accélération du rythme de numérisation des systèmes de paiement en plus du développement du cadre juridique et institutionnel de la finance novatrice, tels les banques islamiques, l'activation de la Bourse, ainsi que la création de banques spécialisées. Tout en affirmant que les investissements dans le secteur des hydrocarbures vont passer à près de 10 mds USD en 2023, Benabderrahmane a fait état des efforts qui seront déployés pour le développement des secteurs qui constituent des leviers pour la croissance économique. Il citera les énergies renouvelables, la richesse minière et l'industrie. Concernant les filières industrielles, le Premier ministre a fait état de la création d'une instance jouissant de larges prérogatives pour la gestion des mécanismes octroyant divers avantages et incitations aux entreprises industrielles aux fins d'autosuffisance et d'orienter le surplus vers l'exportation. Pour l'industrie pharmaceutique, l'objectif est clair: la réduction de 500 millions de dollars de la facture des importations de médicaments réalisée en 2021 sera maintenue les années à venir. En ce qui concerne l'agriculture, le Premier ministre annonce «une approche globale» pour encourager l'investissement privé et les initiatives entrepreneuriales, basée sur la technologie et les techniques modernes, partant du principe que la terre «doit être à la disposition de ceux qui l'exploitent». Ce programme, qui vise une production des céréales de 65 millions de quintaux en 2022 et de 71,8 millions de quintaux en 2024, va permettre de couvrir à 25% les besoins nationaux en huile de colza, à 33% en maïs et à 95% en semences de pomme de terre. Pour le logement, le gouvernement compte livrer plus de 579 500 logements, toutes formules confondues, pendant la période 2021-2024, lesquels seront réalisés dans le cadre du nouveau programme du président Tebboune portant la construction d'un million de logements. Enfin, Aïmene Benabderrahmane n'a pas omis de parler de la consolidation des libertés et la modernisation de la justice assurant que le gouvernement «s'emploie à consolider les libertés et moderniser la justice, en renforçant son indépendance et son efficacité par la révision des lois organiques». Le Premier ministre a également évoqué la garantie de la sûreté et la sécurité des personnes et de leurs biens, soulignant qu'il s'agit d'une priorité. Le Premier ministre a clôturé son intervention en se disant déterminé à oeuvrer pour «bâtir une Algérie nouvelle» non sans promettre le rétablissement de la confiance des citoyens en leurs institutions grâce à «la moralisation de la vie publique, la consécration du mérite, de la compétence, de l'intégrité et de la transparence».