Le continent africain reprend le fil des événement internationaux. Est-ce l'éveil des plus riches des continents? Où s'agit-il d'une nouvelle redistribution des cartes au plan de la géopolitique internationale? Autant de questions qui méritent d'être élucidées, à l'aune des repositionnements que connaît l'Afrique, et les convoitises qui se manifestent vertement du côté des anciennes puissances coloniales en quête d'une nouvelle reconfiguration, mais cette fois avec une touche néocoloniale sur fond de tiraillements et de luttes féroces entre les nouvelles forces et puissances qui émergent et qui arrivent à écarter les anciennes puissances coloniales de l'espace africain. Les Africains commencent à agir et faire bouger les lignes, ils font rappeler à l'ancienne puissance coloniale, la France, en l'occurrence, que l'époque de la «tutelle» et la mainmise sur les richesses de l'Afrique et le pillage, est révolue. Malgré ces voix qui s'élèvent, la France officielle applique la politique de l'autruche et essaye de ramener le débat vers un terrain aux antipodes de ce qu' exigent les pays africains, à savoir le départ de la France de l'espace de l'Afrique en démantelant y compris ses bases militaires. L'establishment français est conscient que la situation est inquiétante et dangereuse en matière d'enjeux quant à son devenir en Afrique, il peaufine et concocte une mise en scène mal tournée pour faire avaler la pilule aux Africains qui vivent dans la métropole, dans la perspective de les convaincre que la France officielle est à l'écoute des «voix émanant de ce continent et travaille dans le sens de la révision de certaines situations qui ont suscité cette espèce de malentendu entre la France et les pays francophones de l'Afrique», une manière de détourner l'attention sur l'enjeu essentiel de la décolonisation exigé par plusieurs Etats africains et le départ tous azimuts de la France desdits pays, comme c'est le cas pour le Mali et la position ferme de son gouvernement à l'égard de la présence militaire sous de fallacieux prétextes de la France. Le sommet France-Afrique qui s'est déroulé, dernièrement, en France, s'inscrit dans une logique pernicieuse du président Emmanuel Macron qui vise à présenter son pays comme une force de changement démocratique en Afrique et de son développement économique. Macron qui est en train de faire sa campagne électorale avant l'heure, joue la carte de la société civile «exogène» à la métropole avec comme épice le thème de l'Afrique en manipulant les Africains vivant en France avec une propagande médiatique digne des corsaires de l'histoire. Le sommet de la «Françafrique» est une bérézina d'une France qui dialogue avec ses binationaux sur les questions africaines, mais sans les véritables concernés, à savoir ceux qui vivent en Afrique et les forces qui les représentent. La France a eu le culot de déclarer qu'elle «donnera 30 millions d'euros à la société civile africaine pour avancer la démocratie», une perfidie de trop qui cherche à escamoter le véritable enjeu consistant à faire déloger la France de l'Afrique et mettre fin définitivement à son projet néocolonial. L'affranchissement de l'Afrique de l'hégémonie française ne va pas se faire avec autant de facilité, c'est une âpre lutte et une résistance farouche qui seront manifestées avec détermination et témérité.Une chose est sûre, le glas vient de sonner pour la France de quitter l'Afrique ou elle sera complètement laminée par le torrent des peuples de l'Afrique qui n'ont cure de cette présence qui a réduit leur continent en un espace de misère, de maladies, de famine et de guerres. C'est le début du crépuscule de la France et l'aube d'une Afrique nouvelle.