Le secteur de l'éducation est à nouveau en ébullition. Des perturbations sont attendues dans les établissements scolaires pour les journées des 2 et 3 novembre prochain. Le mot d'ordre a été lancé au niveau national par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation, (Cnapeste.) «Le passage à l'acte confirme le profond malaise des enseignants qui sont déterminés à arracher leurs revendications socioprofessionnelles,» comme affirmé, hier, par Messaoud Boudiba, son porte-parole. Ce syndicat, qui ne jure que par la grève, a annoncé dans un communiqué, que «son action de débrayage sera cyclique et devra s'installer sur une période de deux jours, renouvelables chaque semaine jusqu'à la satisfaction des revendications socioprofessionnelles». La décision a été prise par le conseil national de ce syndicat qui s'est réuni les vendredi et samedi derniers, au lycée Frantz-Fanon de Boumerdès. Cette décision, a ajouté le syndicat, «a comme toile de fond la dégradation vertigineuse du pouvoir d'achat des travailleurs du secteur de l'éducation». Les revendications relatives aux dossiers de la retraite, des oeuvres sociales, de la médecine de travail et de l'actualisation de la prime de zone, sont également réitérées par ce syndicat. Le problème de la surcharge du volume des horaires que subissent les enseignants par manque d'effectifs est également posé. Pour remédier à la surcharge du volume des horaires, le Cnapeste réclame des pouvoirs publics l'ouverture de nouveaux postes budgétaires au profit des diplômés et l'accélération du processus de promotion dans le secteur. Ce syndicat a également interpellé, dans son communiqué, les pouvoirs publics en vue d'accorder «une priorité absolue» au dossier du logement de manière à leur garantir une stabilité et un rendement professionnel meilleur. Boudiba nous a expliqué, dans ce sens, que «l'enseignant n'ouvre pas droit à un logement social parce que, d'un côté son salaire dépasse de peu le Snmg et de l'autre, il ne peut pas bénéficier des autres formules du fait que son salaire est faible, ne lui permettant donc, pas d'en épargner une partie». Cette action de protestation intervient juste après l'appel présidentiel au calme. Abdelmadjid Tebboune avait lancé, il y a quelques jours, un appel aux syndicats pour ne pas «jeter de l'huile sur le feu», en demandant d'«oeuvrer, de concert, à construire l'Algérie, loin de toutes formes de discorde». Le chef de l'Etat avait déclaré qu'«il est inutile de semer l'anarchie et de tenter de faire pression sur l'Etat pour assurer la prise en charge des revendications». Cela, avant d'affirmer que «des instructions ont été données à tous les secteurs pour la révision des statuts et des salaires, mais une telle démarche nécessite un peu de temps». En attendant de voir si l'action du Cnapeste aura l'effet escompté, les parents d'élèves, notamment ceux des classes d'examen se montrent «soucieux» de la scolarité de leurs enfants. La menace est sérieuse. Le Cnapeste mobilise. Il a une grande influence sur les lycées. Chose qu'il avait, encore une fois, prouvée lors de ses dernières actions de débrayage. Par ailleurs, il y a lieu de noter que l'option du recours à la protesta n'est pas écartée du côté des autres syndicats qui ont les mêmes revendications. C'est le cas du Conseil national autonome du personnel de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), qui compte réunir ses troupes le 29 octobre prochain, comme affirmé, hier, par son président, Meziane Meriane.Ce dernier, qui a relevé que «beaucoup de revendications sont partagées avec les autres syndicats, notamment le Snapest», nous a précisé que «la décision du Cnapeste de recourir, ou non, à la grève, sera prise à l'échéance précitée».