Le Palais du peuple avait, hier, l'allure d'une grande salle de rédaction. Le gotha de la presse nationale y a été rassemblé à l'occasion de la cérémonie de distinction des lauréats du Prix du président de la République du journaliste professionnel. Pour la première fois depuis la création de ce concours, c'est le chef de l'Etat qui a remis les prix aux lauréats. En effet, Abdelmadjid Tebboune a présidé cette «grande messe» en l'honneur des médias nationaux. Une présence remarquée qui montre l'importance accordée aux journalistes algériens, sous la présidence de Tebboune. D'ailleurs, le premier magistrat du pays était accompagné des plus grandes personnalités de l'Etat. À l'image du président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, du président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, du général de corps d'armée, Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), du ministre de la Communication, Ammar Belhimer, ainsi que de membres du gouvernement, de conseillers du président de la République, de cadres supérieurs de l'Etat. Un événement grandiose et riche en émotions. Il a débuté par une minute de silence à la mémoire du journaliste, Abdelhafid Azzouz, décédé, vendredi dernier, à la suite d'une longue maladie. Cela avant que ce silence ne soit coupé par une grande annonce. «Le Président va remettre la médaille de l'Ordre de Mérite national élevé au rang de «Achir», à titre posthume, au défunt journaliste Karim Boussalem», annonce le modérateur. Un émoi général a submergé la belle salle de banquet du Palais du peuple. «Cette distinction intervient en hommage au défunt, qui a voué toute sa vie au service du journalisme et à sa promotion avec abnégation, professionnalisme et probité reconnus par tous, dans l'accomplissement de ses nobles missions, avec objectivité et neutralité, outre ses précieuses contributions pour l'enrichissement du champ médiatique», précise-t-il avant d'appeler le père du défunt afin qu'il reçoive cette médaille des mains de Abdelmadjid Tebboune. Toute la salle s'est levée comme un seul homme pour applaudir ce qui constitue une première pour un membre de la corporation. Le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, a ensuite pris la parole. Il a affirmé: «L'Algérie était résolument engagée sur la voie de la consécration de la démocratie et de l'amélioration de la performance de la presse nationale pour consolider le système des droits et des libertés inaliénables et inviolables.» Après avoir présenté ses voeux aux lauréates et lauréates de ce Prix dans sa 7ème édition à l'occasion de la Journée nationale de la presse, le ministre a rendu hommage à tous les acteurs des médias nationaux. «Notre pays fait face à des guerres médiatiques qui ciblent son unité nationale, mais notre presse a démontré, encore une fois qu'elle est le bouclier qui a su contrecarrer, avec un haut professionnalisme, ces attaques», a soutenu le ministre, avant de se retirer pour laisser les heureux gagnants recevoir leurs prix. Ils se sont succédé sur le podium. Le président Tebboune les a félicités un par un, avant de les encourager pour la suite de leur carrière. Les membres du jury présidé par le professeur Slimane Aradj ont été distingués par le chef de l'Etat. Une photo souvenir des lauréats a ensuite été prise avec Tebboune. Tout ce beau monde a été invité à continuer la fête dans le grand salon du Palais, pour une collation. Alors que tout le monde pensait que le Président avait quitté les lieux, il est arrivé dans la grande salle en compagnie du président du Sénat et du chef de l'état-major de l'ANP. Il était là pour saluer ses convives, partager avec eux ce petit festin et surtout échanger quelques mots. Un geste des plus symboliques qui démontre la nouvelle politique décidée par les Hautes autorités du pays en faveur de la presse et de la liberté d'expression... Lamamra félicite la corporation Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a félicité, hier, la corporation de la presse à l'occasion de la Journée nationale de la presse célébrée le 22 octobre de chaque année, exprimant aux journalistes toute son estime et son respect pour leurs efforts visant à éclairer l'opinion publique et accompagner le corps diplomatique dans la défense des intérêts suprêmes du pays. « Je félicite la corporation de la presse algérienne qui a été honorée, aujourd'hui, à l'occasion de la Journée nationale de la presse et j'exprime toute mon estime et mon respect à nos journalistes pour leurs efforts considérables visant à éclairer l'opinion publique et accompagner le corps diplomatique en vue de défendre les intérêts suprêmes du pays et faire face aux manœuvres systématiques qui ciblent notre chère patrie », a tweeté Lamamra. Message «le pays est ciblé par une guerre cybernétique» Nous célébrons avec fierté le 22 octobre avec la corporation de la presse la Journée nationale de la presse... Nous rendons hommage à cette occasion aux sacrifices des prédécesseurs qui ont fait du secteur de la presse et de la communication le théâtre de leurs luttes ardentes, depuis les débuts du Mouvement national et durant la Glorieuse guerre de libération, se battant avec les mots, le son et l'image pour sauvegarder l'identité de la nation et faire entendre la voix de l'Algérie au plus fort des jours les plus sombres de la colonisation. Nous nous inclinons avec déférence à la mémoire des martyrs de cette corporation et ceux décédés, fidèles au serment, après avoir assisté au triomphe éclatant du recouvrement de la souveraineté nationale. C'est l'occasion aussi de s'incliner à la mémoire des martyrs du devoir national parmi ceux qui ont été lâchement assassinés par les sanguinaires durant les années du terrorisme barbare. J'aimerais réitérer, à cet égard, toute ma reconnaissance à ceux restés fidèles à l'Algérie, libre et souveraine, parmi les femmes et hommes de la presse nationale qui ont enrichi avec leurs expériences les acquis de la presse démocratique et pluraliste, dont les missions ont été confiées à une nouvelle génération de journalistes, devenus un des piliers de l'immunisation de l'Algérie et de la pérennisation de sa stabilité et de sa Sécurité nationale. Tout en me félicitant de l'esprit nationaliste et du professionnalisme dont font preuve les hommes et femmes du secteur de la presse, j'aimerais souligner la consécration de la liberté de la presse et la valorisation de ses démarches visant à s'adapter à l'ère du numérique avec des contenus nationaux susceptibles d'inspirer la confiance avec une matière journalistique convaincante et crédible diffusée sur les différents supports médiatiques et à travers les espaces de communication. Je voudrais ici mettre l'accent sur notre besoin à davantage d'efforts pour acquérir les outils de contrôle sur les méthodes et connaissances nécessaires à la lutte contre les guerres de quatrième génération qui ciblent l'Algérie. Des guerres s'inscrivant dans le cadre de plans aux facettes multiples s'attaquant à l'existence de notre pays, voire à son identité séculaire à travers des complots savamment orchestrés pour saper le décollage de l'Algérie nouvelle, déterminée à recouvrer son rôle pionnier à l'échelle régionale, et la place qui lui sied dans les foras internationaux. Mesdames, Messieurs, La patrie des chouhada est prise pour cible par de nombreuses parties conspiratrices qui recourent à des méthodes d'espionnage et de guerre cybernétique intensifiées, s'employant à porter préjudice à l'histoire et à la mémoire de la nation... L'Algérie avortera ces tentatives vaines grâce à la vigilance des Algériennes et Algériens, et aux lignes de défense chevronnées de la nation auxquelles adhèrent les enfants du secteur de la presse nationale avec leur haut sens de professionnalisme et leur engagement indéfectible. Grâce à leur conscience nationaliste, ils font face aux mensonges et à la désinformation émanant des parrains d'une guerre cybernétique, ignoble et structurée, se dressant aussi contre leurs larbins qui oeuvrent à nuire à l'Algérie en mobilisant des sites électroniques noyés dans la trahison de la Patrie et de la nation. En effet, le thème retenu cette année pour le prix du président de la République du journaliste professionnel, «l'information entre liberté et responsabilité», exprime l'impérative distinction entre les médias en tant que système régi par des règlements professionnels, des us et coutumes, et un code déontologique d'une part, et la commercialisation opportuniste et mercenaire qui investit dans des individus dénués de conscience, d'autre part... Ce choix met en exergue également la relation interdépendante entre la liberté de la presse comme étant un des droits de l'homme les plus fondamentaux, qu'il importe de consolider en permanence, et la responsabilité de respecter la déontologie professionnelle prémunissant les professionnels de toutes formes de dépassement et de dérapages. Une déontologie qui se veut la base pour renforcer la confiance dans nos médias qui s'attellent à s'adapter progressivement aux exigences d'une presse nationale libre et intègre, soucieuse de consacrer la paix, l'égalité, la tolérance et de respecter la vie privée et la dignité des personnes. Cette presse nationale sera ainsi en mesure de mettre à l'abri le noble message des médias de toute allégeance conjoncturelle au détriment de l'honneur de la profession et du droit des citoyens à une information objective et crédible. Partageant avec vous la célébration de la Journée nationale de la presse dans une démarche exprimant toute l'attention que nous accordons au secteur de l'information, je tiens à rappeler que nous avons procédé, conformément aux engagements pris devant le peuple, à la constitutionnalisation de la liberté d'expression et de la presse électronique. Aussi, avons-nous, dans ce cadre, veillé à l'élargissement des réseaux de stations audiovisuelles, notamment dans le Sud et les Hauts-Plateaux dans le cadre d'une approche globale tendant à engager des réformes législatives et réglementaires, bientôt cristallisées sous forme de projet de loi organique sur l'information et une loi sur l'audiovisuel. S'ajoutent à ces démarches, les opérations de domiciliation en Algérie des sites électroniques en mesure de mettre un terme aux dépassements dissimulés sous le masque de la liberté d'expression et de la presse. J'aimerais ici louer les efforts inlassables et constants que vous consentez dans des conditions, difficiles parfois, pour promouvoir la performance médiatique, et appeler le gouvernement à continuer à soutenir le secteur de l'information pour parvenir à un véritable professionnalisme et imposer, en vertu des lois en vigueur, la rigueur dans les mécanismes de régulation. Une action d'autant plus nécessaire dans un monde où l'arme de l'information occupe, à la faveur de la promotion de la créativité et de la compétence et l'exploitation de techniques modernes, une place avancée et vitale dans la défense des intérêts des peuples et des nations. Je tiens enfin à vous présenter mes voeux les meilleurs, et vous souhaiter plein succès dans la satisfaction des aspirations de l'Algérie à une presse influente et concurrentielle grâce aux compétences que recèle notre pays, des compétences en mesure de jeter les fondements d'une presse démocratique, pluraliste et libre au service de la société.