Avant la nomination de Hachemi Djiar, le FLN avait relancé le débat sur l'information et la publicité. Hachemi Djiar a été désigné dans le nouveau gouvernement Belkhadem à la tête du département de la communication. Après un long parcours dans les collectivités locales, la nouvelle «recrue» occupait, depuis 1999, le poste de conseiller à la communication auprès du président de la République. Même si le CV de Hachemi Djiar est riche, il n'en demeure pas moins que la tâche n'est guère aisée. Le nouveau ministre a-t-il pour mission la concrétisation de la détermination affichée par Abdelaziz Belkhadem de remettre la presse sur rails? C'est, en en tout cas, une hypothèse vraisemblable, lorsqu'on sait que le ministère de la Communication a été pourvu quelques jours après la relance, par le FLN, du débat sur l'information. Il n'y a pas longtemps, le secrétaire général du FLN, désormais chef du gouvernement, a installé au sein de son parti la commission de l'information. Celle-ci a été mandatée pour préparer deux textes de loi relatifs à la publicité et à l'information. Le pari est osé bien avant la nomination de Belkhadem à la tête du gouvernement. Chose qui a poussé certains «détracteurs» de l'accuser, alors, d'avoir l'intention d'installer un gouvernement, ou, du moins, des départements parallèles au niveau de sa formation. La désignation de El-Hachemi Djiar suppose donc plusieurs pistes, parmi lesquelles l'on notera une volonté de «rendre le métier de journaliste plus adapté à la nouvelle situation», un voeu d'ailleurs clairement exprimé par Belkhadem, réconcilier le couple presse-pouvoir. Une chose est sûre, les ministres qui ont précédé Hachemi Djiar n'ont, faut-il le reconnaître, pas réussi, du fait de la difficulté de la mission, qui consiste à confectionner un code de l'information approprié. L'ancien enquêteur en statistiques au ministère de l'Agriculture aura, sans le moindre doute, du pain sur la planche. Mais, la voie est bel et bien balisée par le chef d'équipe, Abdelaziz Belkhadem, qui a promis, rappelons-le, que les deux textes sur l'information et la publicité seraient fin prêts avant l'automne. L'absence d'un texte de loi, gérant le très important flux financier généré par la publicité, a débouché sur une situation «inconvenante» pour le pays, qui voit une bonne partie de la manne publicitaire privée, gérée par des boîtes étrangères, avec tout le risque que cela suppose en termes de «rapatriement de devises» à l'étranger, sans qu'il y ait une contrepartie de production ou de création effective d'emplois. Le vide juridique «saigne» le Trésor public. Belkhadem, va-t-il assumer ses engagements avec la presse sous la casquette de chef du gouvernement? Ira-t-il jusqu'à solutionner les problèmes les plus sensibles de cette presse, à savoir l'amendement du code pénal sur la question de la diffamation, le statut de la profession et la gestion de la publicité? «Parce que le métier d'informer est d'abord un acte de responsabilité envers la société. Mais il n'est pas question que la presse se substitue aux partis politiques ou que les partis se substituent à la presse». Cette phrase, conçue comme une volonté de changer les choses, appartient bel et bien à Abdelaziz Belkhadem, annoncée avant son installation à la tête de la chefferie du gouvernement. Avant lui, Ahmed Ouyahia, en accueillant les éditeurs au Palais du gouvernement, a tenté d'ouvrir le débat sur les casse-tête de la presse. Mais, au stade où sont les choses, il est plutôt l'heure de passer aux choses sérieuses. Nommé wali à plusieurs reprises après avoir été professeur, le nouveau ministre de la communication a également assumé des responsabilités au sein de l'Organisation de la Ligue des Etats arabes pour l'éducation, les sciences et la culture (Alesco) à Tunis. Hachemi Djiar réussira-t-il à relooker une institution tissée par des fils arachnéens? Attendons pour voir.