Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger organise, aujourd'hui, un colloque au Centre international des conférences (CIC). Le colloque verra la participation des chefs de mission du corps diplomatique. Les ambassadeurs et les consuls généraux. Les sources proches précisent que ce colloque a été suggéré par le président Abdelmadjid Tebboune. C'est dire que l'enjeu diplomatique requiert une importance manifeste au vu de l'évolution de la situation au niveau de nos frontières et dans la région. Les mêmes sources affirment que «L'objectif assigné est de mettre en oeuvre une vision claire et homogène, exclusivement dédiée à la défense des intérêts supérieurs et inaliénables de l'Algérie, dans le sillage de la dynamique du retour en force de la diplomatie algérienne, sur la scène internationale», précise-t-on. C'est la première fois que le corps diplomatique algérien est mobilisé avec autant d'importance et d'envergure. Cela dénote de la gravité de la situation sur le plan géostratégique au niveau de la région. L'Algérie est convaincue que les enjeux de la géopolitique internationale nécessitent un remodelage. Cela doit se faire à la lumière des transformations que subissent les relations internationales. Le retour de la doctrine belliciste dans le monde en général et en Afrique en particulier, met l'Algérie dans une situation de protagoniste d'équilibre en mesure de permettre à la région d'aspirer à une stabilité durable. Le colloque de cette nature aura certainement à débattre des aspects stratégiques au plan diplomatique. Les pays voisins de l'Algérie sont dans une posture vulnérable sur le plan de la sécurité de leurs frontières. Le cas de la Libye, le Mali, le Niger et la Tunisie renseigne sur l'enjeu crucial auquel fait face la région. La montée des velléités bellicistes émanant du «voisin» de l'Ouest, surtout après la normalisation de ses relations diplomatiques avec l'entité sioniste, pousse l'Algérie a revoir complètement sa vision diplomatique et stratégique. Cette nouvelle situation qui inquiète à plus d'un titre, exige que la diplomatie algérienne s'adapte le plus rapidement possible. Cette exigence est intimement liée aux enjeux géostratégiques qui engagent la Sécurité nationale du pays. L'Algérie veut jouer son rôle d'équilibre et de stabilisateur au niveau de la région. Les atouts dont elle dispose vont lui permettre de développer une diplomatie respectant la légalité internationale, et surtout ne pas s'ingérer dans les affaires internes des Etats souverains. Cette doctrine constante de la diplomatie algérienne est appelée a être renforcée par la nouvelle vision que les autorités algériennes comptent asseoir. Les menaces et les risques qu'imposent la nouvelle géopolitique internationale et ses retombées sur la région de l'Afrique du Nord, ne laissent pas la diplomatie algérienne sans réagir. Le colloque qui réunira les 128 chefs de mission et les cadres du ministère des Affaires étrangères, sera un moment de réflexion d'urgence pour arrêter une nouvelle feuille de route à la lumière des évolutions récentes à nos frontières. L'enjeu est crucial, la conjoncture est caractérisée par des conflits régionaux et internationaux. L'Algérie n'est pas à l'abri de ces enjeux et conflits qui se déroulent non loin de ses frontières et de sa région naturelle, à savoir l'Afrique. La diplomatie algérienne est appelée à faire sa mue à l'aune des changements qui ne cessent de bousculer les relations internationales. Cette donne doit être associée à l'enjeu de la sécurité et la paix dans le monde et la région de l'Afrique du Nord en particulier. Les mutations doivent concerner la vision et l'approche de la Défense nationale. Cette vision est étroitement liée à la stabilité du pays et sa sécurité pleine et entière. La nouvelle stratégie diplomatique est appelée à rompre avec l'immobilisme et le figisme d'antan qui ont caractérisé la prestation de nos diplomates au niveau international en général et en Afrique en particulier.