Le Forum de la traduction littéraire et historique en Algérie: réalité et perspectives, organisé par l'Agence algérienne du rayonnement culturel (Aarc) les 13 et 14 décembre, s'est ouvert lundi à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, à Alger, avec la participation d'une élite d'universitaires spécialisés, lesquels ont relevé unanimement «l'absence d'une stratégie claire de traduction des oeuvres créatives et scientifiques en Algérie». À ce propos, l'enseignant de littérature comparée à l'université d'Alger 2, le docteur. Abdelkader Bouzida a indiqué dans son intervention intitulée «La traduction en Algérie... des données et des enjeux», que la traduction créative et scientifique en Algérie manquait d'une stratégie claire à laquelle s'ajoute le chevauchement des missions des institutions en charge de la traduction créées au lendemain de l'indépendance à l' instar du Haut Conseil de la langue arabe (Hcla), de l'Ecole supérieure de traduction, l'Institut supérieur arabe de traduction (Isat), ou encore du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc)». De son côté, l'écrivain et traducteur, Amir Boudaoud a estimé que «en dépit des moyens matériels et humains et de la présence d'un groupe de traducteurs algériens chevronnés, l'Algérie semble en retrait par rapport à certains pays arabes et aux pays développés qui ont franchi des pas de géants dans le domaine de la traduction». Les traducteurs en Algérie se contentent de traduire des oeuvres algériennes, en ce sens que la traduction vers les langues étrangères est quasiment inexistante, a-t-il souligné, imputant le retard accusé dans cette sphère à «l'absence d'une stratégie appropriée qui soutient les maisons d'édition algériennes, principale locomotive des traducteurs». Pour sa part, le chercheur et traducteur, Djamal Laceb a abordé le problème de «la traduction de et vers la langue amazighe et a passé en revue les principales oeuvres littéraires traduites en tamazight à travers l'histoire, citant les premiers travaux effectués par des officiers français, puis par des Algériens comme Belkacem Ben Sedira, Si Amar Boulifa, évoquant par la même les efforts de chercheurs tels que Belaid Aït Ali et feu Mohia. Il a salué le rôle du «Haut Commissariat à l'amazighité dans la traduction de et vers tamazight de nombreux textes aussi bien littéraires que scientifiques». Laceb s'est également attardé sur les entraves que rencontrent les praticiens de la traduction, dont l'absence d'un cadre réglementaire, faisant remarquer que «le problème de la traduction vers et de la langue amazighe nécessite un intérêt urgent notamment financier». À noter que les activités du Forum de la traduction littéraire et historique en Algérie se poursuivront demain mardi, avec au programme des sessions dédiées à la traduction d'oeuvres historiques.