La question de la disponibilité des liquidités bancaires s'est imposée comme une des priorités de la Banque centrale. La pénurie du cash a constitué un sérieux danger pour l'économie nationale alors que le pays était en situation de surliquidité il y a à peine une décennie. En 2016, les pouvoirs publics de l'époque avaient opté pour le financement non conventionnel et injecté quelque 6000 milliards de dinars pour renflouer les avoirs bancaires. Un choix qui n'a pas permis, apparemment de venir à bout de cette «carence». Il fallait donc inverser cette donne assez rapidement. Ce qui semble être le cas aujourd'hui. «Le niveau de la liquidité globale des banques s'est sensiblement amélioré à partir d'octobre dernier après s'être contracté suite aux répercussions économiques de la crise sanitaire», a annoncé, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Rosthom Fadli. La liquidité globale des banques est passée de 632,3 milliards de dinars à fin décembre 2020 à 1 485,6 milliards de dinars à fin novembre 2021, selon les chiffres avancés par le successeur d'Aïmene Benabderrahmane lors d'une rencontre entre la Banque d'Algérie et les banques et établissements financiers. L'initiative de la Banque centrale semble avoir donné ses fruits. Il faut, en effet, rappeler que la Banque d'Algérie (BA) avait mis en place un programme spécial de refinancement, d'une durée d'une année et plafonné à 2100 milliards de DA, à compter de jeudi 1er juillet 2021. Ce programme spécial de refinancement a consisté en des opérations de cession temporaire d'apport de liquidités effectuées à l'initiative de la Banque d'Algérie. Elles ont porté sur des échéances de 12 mois, renouvelables à deux reprises. Comment s'est dessinée cette embellie? Cette amélioration a été enregistrée «corrélativement aux mesures d'assouplissements monétaires, résultante directe des politiques monétaires décidées par la Banque d'Algérie en matière de baisse du taux des réserves obligatoires», a expliqué le patron de la Banque d'Algérie. Ce taux a été ramené à 2% le 15 février 2021 après l'avoir baissé de 10% à 8% le 15 mars 2021, de 8% à 6% le 15 mai 2020 et de 6% à 3% le 15 septembre 2020, a-t-il précisé. Cette bonne nouvelle a été, toutefois douchée par le taux d'inflation global qui a atteint 9,2% en octobre et la dépréciation du dinar de 6,21% par rapport au dollar US.L' l'inflation globale s'est accélérée de 5,96 points de pourcentage en une année pour atteindre 9,2% en octobre 2021 par rapport au même mois de l'année précédente, reflétant la hausse des prix des produits alimentaires, a indiqué Rosthom Fadli. Un résultat influencé par la flambée des prix des biens alimentaires. Leur hausse est passée de 1,8% en octobre 2020 à 14,4% en octobre 2021.En cause, la forte croissance des prix des produits agricoles frais qui ont inscrit une évolution de 16,5% en octobre 2021 contre 1,9% le même mois de l'année écoulée. La mauvaise tenue de la monnaie nationale par rapport au billet vert et aux autres devises étrangères, l'euro en particulier, serait liée à l'évolution des fondamentaux économiques et aux fluctuations des principales monnaies de réserve sur les marchés internationaux des changes. En moyenne des 11 premiers mois de l'année 2021, le dinar algérien s'est déprécié de 6,21% contre le dollar américain. Contre l'euro, le dinar algérien s'est déprécié de 10,38% en termes de moyenne des 11 premiers mois de 2021 par rapport à la même période de l'année, a précisé la même source.