Le MSP entend barrer la route à ceux qui voient d'un mauvais oeil le redéploiement de la mouvance islamiste sur la carte politique nationale. Le président du MSP, Soltani, membre de l'Alliance présidentielle et ministre d'Etat a violemment riposté, mercredi passé en marge de la rencontre des élus du parti organisée à Zéralda, à la brusque attaque de Amara Benyounes le président de l'UDR et met en garde ce qu'il appelle «le groupe des 22 M qui se réunit actuellement pour se mobiliser contre une menace qui planerait sur le pays» promettant de «barrer la route à ces acteurs de l'ombre qui se sont fait connaître un certain 22 mars 1992» qu'il défie de «sortir sur le terrain politique». Le leader du parti islamiste s'est interrogé sur ce soudain retour sur la scène politique de ceux qui ont observé un mutisme total, une décennie durant, en affirmant «qu'il ne laisserait rien passer» allusion faite à cette intention déclarée des Républicains de réinvestir la scène politique pour contrer la montée en puissance des «islamo-conservateurs» qui semble se matérialiser avec la prise de fonctions de Belkhadem comme chef de l'Exécutif. Amara Benyounes, homme connu pour être proche idéologiquement du chef de file du RND, n'a pas pris de gants, faut-il le rappeler pour s'attaquer de façon brutale à l'intronisation à la tête de l'Exécutif de celui q'il considère comme «un adversaire déclaré des Républicains tout au long de sa carrière politique en tant que parlementaire , en tant que membre du bureau politique du FLN et en tant que membre influent du gouvernement». Le leader de l'UDR en appelle à l'Alliance sacrée des démocrates républicains et particulièrement «ceux qui considèrent salutaire l'arrêt du processus électoral de 1992». L'annonce du retour du dirigeant de l'ex-FIS établi en Allemagne, Kébir, qui n'a pas caché sa satisfaction de voir un symbole de la politique, pur et dur à l'égard du courant islamiste, céder sa place à un homme politique pas très loin idéologiquement des thèses des partis islamistes, ne fera qu'accentuer les appréhensions du camp des Républicains. D'ailleurs, le porte-parole de l'ex-FIS à l'étranger ne serait pas le seul à préparer ses valises pour Alger. La désignation de Belkhadem à la chefferie du gouvernement est un message fortement apprécié par la diaspora du parti aujourd'hui dissous, installée en Europe, d'où cette levée de boucliers amorcée par Amara Benyounes, acteur de second plan sur l'échiquier politique national mais un élément bien influent dans le microcosme politique et très introduit dans les méandres de certains cercles du pouvoir. L'appel fait par ce dernier vise à «se mobiliser de nouveau et empêcher que la défaite militaire du terrorisme se transforme en victoire politique de l'intégrisme». Cette agitation s'inscrit aussi en filigrane dans l'optique des échéances électorales qui pointent à l'horizon. Un scénario de raz-de-marée islamiste devant un FLN sauveur de la République, commence à faire du chemin...