L'Algérie a, certes, engagé des réformes pour réduire son addiction à son or noir qui continue de lui assurer l'essentiel de ses recettes en devises. Son secteur pétro-gazier constitue l'épine dorsale de son économie. Les exportations de pétrole, notamment jouent un rôle majeur dans l'équilibre de ses finances. Et plus son prix est haut, mieux elle se porte. Ce qui a été vraisemblablement le cas en 2021. Les prix du Brent, référence du pétrole algérien, ont clôturé à plus de 77 dollars signant une progression de plus de 50% l'année écoulée. Ce qui a permis au pays de réduire de façon significative le déficit de sa balance commerciale. Une baisse de 68% a été enregistrée au cours des cinq premiers mois de 2021, passant à -1,3 milliard de dollars à fin mai 2021, contre 3,9 milliards de dollars à fin mai 2020. Un excédent de plus de 1 milliard de dollars était attendu en fin d'année. Une performance derrière laquelle on court depuis le premier trimestre 2015 où elle avait atteint le niveau record de - 10,72 milliards de dollars. Parmi les faits remarquables de cette fabuleuse embellie des prix de l'or noir, il faut noter celui de la préservation des réserves de change qui demeurent à un niveau appréciable: 44 milliards de dollars, alors que bon nombre d'experts avaient annoncé leur inévitable extinction. Ces performances macroéconomiques enregistrées dans un contexte de crise sanitaire difficile sont d'autant plus remarquables sachant les effets pervers de la pandémie de Covid-19 sur l'économie nationale. Ce qui ne constitue pas, pour autant, une finalité en soi. La situation peut évoluer dans le mauvais sens, sachant les défis que s'est fixés le pays il est plus que jamais vital que les prix du pétrole persistent sur leur lancée. Que réserve le baril à l'Algérie en 2022? La question est posée. Ce qui est certain, c'est qu'en en faisant une année économique, le pays aura plus que jamais besoin de revenus pétro-gaziers élevés. La dépendance quasi totale de l'économie nationale à la rente pétrolière «est fatale pour l'intelligence et l'esprit d'initiative», avait signifié le chef de l'Etat. À partir des deux prochaines années, la dépendance aux hydrocarbures devra être réduite d'au moins 80%, avait-il souligné. Une sacrée paire de manches! Le challenge ne sera pas une promenade de santé. D'autant plus que le terrain est miné par des contraintes bureaucratiques qui décourageraient les investisseurs les plus audacieux. L'Algérie, qui ambitionne d'opérer sa révolution industrielle pour s'affranchir de sa dépendance au secteur des hydrocarbures, doit améliorer le climat des affaires, lever les barrières administratives. Bref faire place nette pour jeter les jalons d'une économie productrice de richesses.