La gestion du secteur de la santé est, certes, un enjeu sanitaire mais, elle est, également, économique, sociale et politique, tant au niveau local que national. Il génère de nombreux emplois, directs et indirects. Ses besoins en matériels et en fournitures créent des richesses. Un système de santé efficace a un impact positif sur la productivité du travail dans l'ensemble des secteurs de l'économie. Aussi, les participants aux différents ateliers du séminaire national sur la modernisation du système de santé ont plaidé, dans leurs recommandations, pour un système de santé «moderne» à même d'assurer une meilleure prise en charge médicale aux Algériens et répondre à leurs attentes. En somme, une thérapie de choc pour combler les «insuffisances liées au niveau élevé des attentes des citoyens». Dans leurs recommandations, les 700 participants ont préconisé une «diversification des ressources de financement» des structures de santé. En somme une «autonomie financière» grâce à la création des fonds pour prendre en charge des charges imprévues. Un fonds devant être alimenté par des taxes sur la pollution et à travers la réactualisation du système de «tiers payant», tout en faisant participer les Caisses de sécurité sociale et les collectivités locales. Condition sine qua non d'améliorer la gestion et la modernisation des structures sanitaires. Aussi est-il question de «numérisation du système de santé dans le domaine de la prévention, la création d'un service de contrôle sanitaire au niveau des postes frontaliers», tout en suggérant la création d'une instance de veille sanitaire. Il est également question de l'adoption et l'expansion de l'utilisation des technologies de télé médecine, ainsi que l'intégration de l'éducation sanitaire dans les programmes scolaires de tous les paliers. Néanmoins, ces mesures ne sauraient être efficaces sans une revalorisation des salaires des médecins et des personnels du secteur. En effet, les experts ont recommandé la révision de tous les statuts particuliers des différents corps du secteur de la santé, ainsi que la publication des textes d'application prévus dans la loi sanitaire de 2018. En somme, un régime indemnitaire incitatif et un plan de carrière pour le personnel médical et paramédical, notamment pour ceux exerçant dans les wilayas du Sud et les Hauts-Plateaux. Il est également question de permettre aux fonctionnaires d'«exercer une activité complémentaire» à même d'améliorer leur pouvoir d'achat. Comme est préconisé dans le document final, d'accorder une préretraite aux employés du secteur compte tenu de la pénibilité du travail dans ce domaine. Pour une meilleure gestion, les experts ont plaidé pour l'élaboration d'un nouveau Code des marchés publics et la mise en place d'une nouvelle carte sanitaire englobant toutes les régions du pays, en prenant en compte leurs spécificités. Concernant la formation, les participants ont demandé à ce que la langue anglaise soit promue comme langue de formation et de la recherche, comme ils ont insisté sur la mise à jour des programmes de formation, outre la création d'une école supérieure de gestionnaires de santé. Le management et la gestion moderne et le renforcement de l'utilisation des nouvelles technologies dans les établissements de la santé, figurent aussi parmi les recommandations émises, au même titre que la généralisation du système de la sous-traitance pour éviter les pannes des équipements hospitaliers. évoquant le volet soins, les participants ont insisté sur la création de centres d'accueils pour le tri et l'orientation des malades, notamment au niveau des services des urgences. Les participants ont également mis l'accent sur la numérisation du dossier administratif et médical du malade. La numérisation du parcours des produits pharmaceutiques, le lancement des nouveaux métiers de la pharmacie et la restructuration de la pharmacie hospitalière, font également partie des recommandations.