Les participants aux assises régionales de la santé ont adopté plusieurs recommandations à caractère organisationnel, managérial et financier. Des représentants des directions de la santé et de la population, des gestionnaires de CHU, d'établissements hospitaliers publics, spécialisés et de proximité et des représentants d'associations de malades, de syndicats et d'associations professionnelles ont participé à ces assises qui ont eu lieu dans sept wilayas. A l'issue des travaux en ateliers, ils ont plaidé pour la décentralisation de la gestion des établissements de santé à travers des structures régionales dotées de pouvoir de décision. Ils ont également appelé à une redéfinition des champs d'intervention des institutions et des administrations de santé, avec la révision du cadre juridique régissant le secteur et son adaptation. La création d'entités chargées de la gestion des systèmes d'information et d'informatisation, gérées par des textes réglementaires, a également été recommandée. Le système de santé publique existant doit demeurer « fort, viable, adaptable et de référence », à côté d'un système privé complémentaire et régulé, en adéquation avec les besoins réels de la population pour réduire les inégalités en matière de soins, ont souligné les professionnels. Il a été recommandé la création d'unités de maintenance des équipements dans les établissements, la réhabilitation de la médecine préventive, la disponibilité permanente des médicaments et le renforcement et la constitution des passerelles entre les EPSP et les EPH, et entre les EPH et les CHU. Les participants ont insisté sur la modernisation des moyens technologiques, le renforcement et l'adaptation des programmes selon des besoins professionnels (formation continue spécifique obligatoire) et la réhabilitation et la considération de la ressource humaine, tous corps confondus. Ces derniers devraient voir leur situation et leur statut revalorisés. La reconnaissance et la revalorisation des diplômes universitaires, le bannissement de l'emploi précaire, l'assurance de la sécurité au travail, le confort lors du travail, les moyens de travail et le jumelage inter-zones et inter-établissements ont été mis en exergue. Les participants ont appelé au renforcement de la démocratie sanitaire, l'implication de la société civile, à l'ouverture d'espaces d'écoute et au renforcement de l'évaluation et du contrôle par des visites d'inspection et à la solidarité sociale. Les spécialistes de la santé ont recommandé la mise en place d'un cadre juridique, de manuels de gestion moderne, la consolidation de la décentralisation en matière de prise de décision, ainsi que les actes de gestion et l'abrogation des dispositions relatives à l'exercice d'activité complémentaire et lucrative. La création des passerelles légales et réglementaires entre les secteurs public et privé, dans le but d'assurer une complémentarité réelle et transparente est également recommandée. Toutes les recommandations seront soumises aux prochaines assises nationales prévues en juin prochain en vue d'élaborer l'avant-projet de loi relatif au système de santé.