Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra est arrivé, hier, à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour participer aux travaux de la 40e session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine (UA), regroupant les ministres des Affaires étrangères des pays membres. Cette session, qui se tiendra pendant 2 jours au siège de l'UA, sera consacrée à l'examen d'une série de questions relatives à la coopération bilatérale entre les pays africains, en vue de faire face aux différents défis sécuritaires et politiques imposés par la conjoncture, outre les retombées de la pandémie de Covid-19 sur la situation économique et sanitaire, a précisé un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Il sera également question de «l'examen des rapports des activités des différents mécanismes et commissions sectorielles du Conseil exécutif, outre le renouvellement de la qualité de membre de nombre de structures principales», a noté le même document. Bien évidemment, la session est aussi principalement destinée à préparer la 35e session ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement africains qui se tiendra samedi et dimanche prochains. Une session importante au vu des débats qui y seront menés, surtout en ce qui concerne l'admission d'Israël comme membre observateur de l'UA. Une admission décidée unilatéralement, en juillet dernier, par le président de la Commission de l'Union africaine (UA) qui n'avait pas jugé utile de consulter au préalable les Etats membres. De puissants membres avaient alors rapidement protesté, affirmant avoir été mis devant le fait accompli et que cette décision allait à l'encontre de nombreuses déclarations de l'organisation panafricaine soutenant les territoires palestiniens. L'Algérie avait, elle aussi, commenté la décision prise par Moussa Faki soulignant, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, que cette admission d'Israël a été «prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres». Tout en reconnaissant au président de la commission de l'UA «le droit d'accueillir un nouvel observateur qui relève de ses prérogatives administratives», le département de Ramtane Lamamra n'avait, cependant, pas manqué de rappeler que cette nouvelle donne ne doit nullement «altérer le soutien constant et actif de l'organisation continentale à la juste cause palestinienne». Lors de la 39e session du Conseil exécutif de l'UA, tenue en octobre dernier, cette question controversée n'avait pas été tranchée et il avait été décidé de la soumettre au sommet des chefs d'Etat. Lamamra avait déclaré alors qu' «il faut espérer que le sommet marquera un sursaut salutaire d'une Afrique digne de son histoire et ne cautionnera pas une cassure irrattrapable». Cette question devrait donc être débattue durant ce sommet qui marque le 20e anniversaire de la fondation de l'UA. Il est fort probable aussi qu'elle soit différée, afin d'éviter aux Etats membres de l'UA de se laisser distraire sur des questions beaucoup plus importantes comme la lutte contre la pandémie. Il n'est pas à écarter que la polémique suscitée par l'admission d'Israël ait été soigneusement réfléchie dans le but de créer une brèche dans la cohésion de l'UA. L'Algérie veillera à préserver l'union et le chef de la diplomatie va multiplier les rencontres avec ses homologues des pays africains, afin d' «échanger sur la coordination autour des questions figurant à l'ordre du jour et la poursuite des efforts de notre pays pour préserver l'unité de l'organisation africaine et la mettre à l'écart des tentatives visant à l'affaiblir et à la diviser», comme n'a pas manqué de l'indiquer le communiqué des AE.