Il sera reçu par la reine Elisabeth II, Tony Blair ainsi que par le nouveau ministre britannique des Affaires étrangères. Deuxième du genre, la visite officielle en Algérie du ministre d'Etat auprès du Foreign Office, Kim Howells, les 7 et 8 juin, aura été des plus fructueuses si l'on en juge par les propos du diplomate britannique qui a estimé que les discussions bilatérales ont été «très rafraîchissantes, très agréables, dans un climat de sincérité et de franchise» on ne peut plus constructif. Reçu au cours de son séjour par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, Kim Howells a tenu, au terme de son séjour, une conférence de presse à Djenane el Mithaq, en compagnie de son homologue algérien, Abdelkader Messahel, ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, aussitôt après le paraphe de quatre accords d'une importance cruciale pour la coopération bilatérale algéro-britannique, notamment dans le domaine judiciaire. Ces accords concernent l'entraide judiciaire en matière pénale, l'entraide judiciaire dans les domaines civil et commercial, la circulation des personnes et la réadmission ( accord consulaire ) et, enfin, l'extradition. Outre ces textes, les ministres ont également paraphé un mémorandum portant mise en place d'un comité sur les relations bilatérales qui sera officiellement signé en juillet prochain à Londres et qui devrait permettre de mieux impulser le dialogue politique multiforme et de renforcer la coopération entre les deux pays, en leur apportant, d'abord, une plus grande visibilité, elle-même étayée par une concertation soutenue, et ensuite, des échanges à la hauteur des nombreuses opportunités qui s'offrent aux deux économies. A cet égard, Kim Howells a annoncé que le président Abdelaziz Bouteflika se rendra en visite officielle au Royaume-Uni le 9 juillet prochain, et sera reçu par la reine Elisabeth II, avant de rencontrer le Premier ministre, Tony Blair ainsi que le nouveau ministre britannique des Affaires étrangères. La conclusion des divers accords suscités témoigne d'un nouveau départ dans les relations entre l'Algérie et la Grande-Bretagne, Londres paraissant résolu à imprimer un véritable élan à la coopération multiforme, que ce soit dans le domaine politique, économique ou dans celui de la circulation des personnes. A cet égard, le ministre britannique a longuement plaidé la grande disponibilité de son pays, arguant que la chancellerie se place en matière de délivrance de visas, juste après la France et l'Espagne, non sans promettre de nouveaux efforts en la matière avec l'ouverture d'un consulat plus opérationnel. Apparemment, il existe une volonté réelle des britanniques d'oeuvrer à l'affermissement de la coopération avec l'Algérie, que ce soit dans le champ des investissements hors-hydrocarbures ou dans celui de la coopération scientifique et technique. Selon Kim Howells, un signe fort devrait être incessamment donné aux entreprises et aux investisseurs afin de s'intéresser aux multiples opportunités du marché algérien, d'autant que les relations sur le plan politique sont des plus cordiales. Avec la mise en adéquation de la bonne entente politique et du cadre judiciaire qui caractérisera désormais les relations entre les deux pays, un pas essentiel est accompli dans cette voie, et il reste à approfondir les concertations bilatérales en vue de finaliser les accords et conventions ayant trait à la garantie et à la protection des investissements, à la non double imposition et au cadre général de la coopération culturelle, scientifique et technique pour asseoir, de façon durable et sûre, une fructueuse coopération globale. De l'aveu même du ministre britannique, «beaucoup de chemin a été parcouru» pour arriver au paraphe de l'accord sur l'entraide judiciaire en matière pénale et surtout sur l'extradition. Nombre de dossiers sont pendants mais il semble que, «les institutions de police et de justice des deux pays fonctionnant très bien», il y a, au terme de cette visite, un pas décisif quant à l'amélioration de la dimension qualitative des relations entre les deux pays, ce qui devrait se traduire, dans un proche avenir, par le règlement d'un certain nombre de contentieux de nature judiciaire et pénale, ayant trait au terrorisme. Les discussions ont d'ailleurs porté sur ce sujet comme elles ont aussi concerné les questions internationales relatives à la situation en Irak, au Moyen-Orient et en Palestine, ainsi qu'au Sahara Occidental, dossier sur lequel la partie britannique a confirmé s'en tenir aux résolutions de l'ONU et au respect de la légalité internationale. Alger et Londres ont enfin débattu des thèmes des migrations internationales, du Nepad, du processus de Barcelone et du dialogue euro-méditerranéen, ensemble de questions sur lesquelles les deux parties ont confronté leurs points de vue.