Au 35e Sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine qui se tient à Addis-Abeba, l'Algérie a fait de la lutte contre le terrorisme, son cheval de bataille. Dans un discours prononcé en son nom par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le président Tebboune et en sa qualité de coordonnateur de l'UA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique, a affirmé que la bataille contre ces fléaux ne pourrait être gagnée en l'absence d'une approche intégrée, basée sur un double déploiement, à savoir la lutte contre les groupes extrémistes, mais aussi et surtout sur la prévention et la déradicalisation. Il a rappelé, à cette occasion, que «l'Algérie a toujours plaidé pour une approche globale et intégrée dans les stratégies à mettre en oeuvre, pour mieux appréhender et combattre le terrorisme et la criminalité au niveau national et international». «Mon pays a proposé au courant de l'année 2021 une nouvelle approche africaine, susceptible d'encadrer et de stimuler la prévention et la lutte contre ce fléau, à travers une lettre adressée au président en exercice de l'UA», a encore souligné le chef de l'Etat. Cette nouvelle approche africaine proposée par l'Algérie consiste, a expliqué Abdelmadjid Tebboune, à «impulser un nouveau souffle à l'effort collectif de prévention et de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, et tenant compte de la situation d'instabilité que connaît la région sahélo-saharienne et l'aggravation de la menace terroriste et des autres menaces connexes sur plusieurs région du continent». La nouvelle vision proposée par l'Algérie est basée sur une série de propositions visant à renforcer les efforts collectifs des Etats africains et les mécanismes de l'Union africaine en matière de lutte contre le terrorisme. Il s'agit, notamment de redynamiser les institutions et renforcer les mécanismes de l'Union africaine de lutte contre ce phénomène transfrontalier et dangereux, en intégrant les nouveaux concepts, moyens et ressources d'ordre normatif et opérationnel, afin d'améliorer l'action africaine. Plus explicitement, l'Algérie appelle à la finalisation du 2e Plan africain de lutte contre le terrorisme, l'activation du Fonds spécial africain de lutte contre le terrorisme, la mise en place d'une liste africaine des personnes et des groupes terroristes, ainsi que la concrétisation du projet de mandat d'arrêt africain. Il est aussi question de l'activation du sous-comité de lutte contre le terrorisme relevant du Conseil de paix et de sécurité. Le président Tebboune, à travers cette nouvelle vision, réitère l'engagement de l'Algérie à «accompagner l'action de l'UA dans le domaine de la prévention et de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, afin de préserver la paix et la stabilité et promouvoir le développement durable de notre continent». Il a souligné qu'en dépit des efforts consentis par la communauté internationale dans la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme, «ce fléau continue de sévir dans plusieurs pays du monde, en particulier sur notre continent, où la menace terroriste a pris des proportions alarmantes, notamment dans la région sahélo-saharienne». Le président Tebboune qui a relevé, en outre, que «la menace est accentuée par les risques qu'engendrent le déplacement et le retour des terroristes étrangers, conséquence de la déconfiture des groupes terroristes, notamment au Moyen- Orient», soutient que «les liens avérés entre le terrorisme et le crime transnational organisé, sont de nature à alimenter les groupes terroristes en moyens financiers colossaux, à travers, notamment le payement de rançons, la drogue, la traite humaine, la contrebande et le piratage». Il appelle, enfin, les Etats africains à couper les financements du terrorisme à travers, notamment la lutte contre le cyberespace et la mise en oeuvre des décisions et recommandations de la réunion de haut niveau, organisée en 2018 à Alger, sur la lutte contre le financement du terrorisme.