L'opinion publique prendra connaissance des nouveautés de la «Constitution FLN» le 15 juin. Le parti majoritaire pendra part à une éventuelle création d'un front pour la sauvegarde du choix du peuple, lors des prochaines élections législatives. «Il est possible que nous participions à ce front ou à cette commission pour lutter contre la fraude et assurer la neutralité de l'administration», a déclaré Abdelaziz Belkhadem jeudi, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de son parti. «Nous ne sommes pas contre la création d'une pareille structure», a ajouté le chef du gouvernement qui s'exprimait, sous la casquette de secrétaire général du FLN. L'idée de la création d'un «front pour sauvegarder le choix du peuple» a été annoncée par le président du MSP, Boudjerra Soltani, qui affiche déjà ses craintes de voir les prochaines élections trafiquées. La participation du parti majoritaire à une pareille initiative compliquera davantage la lisibilité du champ politique, estiment les observateurs de la scène nationale qui notent que l'échiquier politique est déjà suffisamment brouillé. Cette initiative risque de diluer les responsabilités et amener à l'équation de «qui contrôlera qui», puisque le FLN est aujourd'hui majoritaire au Parlement, au gouvernement et son patron est à la tête de l'Exécutif. Mais en attendant, le FLN se projette dans une réflexion prospective. Des réunions marathoniennes, des conférences de presse, des apparitions répétées à la télévision et des projets de révision, l'ex-parti unique occupe pratiquement tous les espaces d'expression. Il touche à tous les aspects de la vie politique. Il fait oublier l'existence des autres formations. Il étouffe leurs voix et au passage celle de la société civile. A moins d'une année des élections législatives, le parti de Belkhadem ne connaît pas de répit. Il annonce une réunion de son instance exécutive le 15 juin. «Durant cette rencontre nous allons examiner et enrichir les propositions des groupes de travail sur la révision de la Constitution et les codes communal et de wilaya», a indiqué Abdelaziz Belkhadem. S'agissant des propositions émises dans un document sur la révision de la Constitution, M.Belkhadem annonce que la mouture finale de la nouvelle Constitution sera soumise au président de la République, vers la fin de juin. Marquant un silence total sur le contenu de ce document, M.Belkhadem a indiqué que «seul le Président peut décider de la démarche à suivre et de la suite à donner à cette proposition». En revanche, pour les codes communal et de wilaya, le FLN les soumettra à sa base pour les débattre et les enrichir avant de faire l'objet d'une synthèse qui sera soumise à la direction du parti. Ce travail, a encore précisé M.Belkhadem, devrait aboutir à l'élaboration d'une proposition de loi ou alors à des amendements au projet de loi préparé par le ministère de l'Intérieur. Il n'y voit pas de contradiction avec la démarche du ministère de l'Intérieur. «Si ce qui est proposé par le ministère de l'Intérieur répond à nos attentes nous l'adopterons, sinon nos députés vont l'amender», a-t-il dit. Il faut signaler que ces textes ont déjà fait l'objet d'une «réflexion» d'un groupe de travail. La réflexion a porté sur les relations entre les instances exécutives locales et l'administration, la décentralisation de la gestion des affaires locales et les modalités d'exécution des programmes locaux de développement. Dans ce contexte, le groupe de travail s'est penché sur les modalités de délibération au sein des conseils communaux et de wilayas, ainsi que sur les rapports entre les collectivités locales élues et l'administration (daïra et wilaya). La réflexion a également touché les conditions d'un nouveau découpage administratif. Sur ce sujet, M.Belkhadem a souligné que le découpage administratif devrait reposer sur «la cohésion territoriale et non pas sur l'élément humain». A propos des salaires, M.Belkhadem s'est félicité que la revendication du FLN soit «adoptée par le conseil de gouvernement». Interpellé sur l'Alliance présidentielle, sérieusement ébranlée ces dernières semaines, le secrétaire général du FLN a eu cette réponse : «L'Alliance ne se porte pas plus mal qu'avant». Et de réaffirmer que ce pôle politique doit être renforcé. Enfin, sur le plan organique de son parti, M.Belkhadem a indiqué que 23 kasmas ont terminé leur renouvellement et que cette opération sera clôturée, au plus tard, à la fin du mois en cours. Le FLN entamera, ensuite, le renouvellement des structures au niveau de ses mouhafadas.