«La Russie et l'Algérie sont liées par des liens véritablement stratégiques d'amitié et de coopération dans divers domaines qui ont résisté à l'épreuve du temps», a affirmé, hier, l'ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie, Igor Beliaev. Dans une interview accordée à l'agence RIA Novosti., le diplomate a assuré que sur le plan politique, le dialogue est actif, tout autant que sur les autres plans commerciaux, économiques ou culturels où les échanges se renforcent. Concernant le partenariat militaire Igor Beliaev l'a qualifié de stratégique et a affirmé que sur la scène internationale, la coopération est «étroite». Rappelant l'invitation adressée par Vladimir Poutine au président Tebboune, en marge de la première Conférence internationale sur la Libye à Berlin, le diplomate explique qu'elle a été gelée en raison de la pandémie. «Naturellement, l'invitation transmise reste en vigueur. Après l'amélioration de la situation sanitaire et épidémiologique, les parties conviendront des dates possibles de la visite par la voie diplomatique», a assuré l'ambassadeur russe. Revenant sur la coopération commerciale et économique entre Moscou et Alger, Igor Beliaev indique que l'Algérie est traditionnellement le deuxième partenaire commercial de la Russie en Afrique, après l'Egypte. Le chiffre d'affaires commercial en 2020-2021 a été d'environ 3 milliards de dollars, 15% de moins qu'avant la pandémie. Mais plus de 99% des échanges sont des exportations russes vers l'Algérie. Tout en citant un certain nombre d'obstacles à l'augmentation des exportations, dont le manque de voies logistiques directes, des droits de douane élevés et la forte augmentation des coûts de transport, l'ambassadeur s'est félicité, cependant de la diversification progressive des exportations. Il a cité les 360 000 tonnes de blé fournies par la Russie pour une valeur de plus de 100 millions de dollars à l'Algérie, mais aussi du secteur des transports où la Russie compte proposer ses offres dans le cadre du programme du renouvellement de la flotte d'Air Algérie. «La compagnie aérienne prévoit le remplacement dans les prochaines années d'environ 30 appareils. Nous espérons que la partie algérienne sera attentive à la proposition russe qui présente un certain nombre d'avantages compétitifs», a déclaré l'ambassadeur citant également le secteur des chemins de fer où les sociétés russes s'intéressent déjà aux besoins algériens en plusieurs centaines de nouveaux wagons de marchandises après le démarrage des projets dans l'industrie minière. En citant le secteur de l'industrie pharmaceutique, l'ambassadeur ne fera pas cas de la cacophonie qui a suivi la commande du vaccin Spoutnik par l'Algérie, mais affirmera cependant que «les négociations sur l'organisation de la production du vaccin Spoutnik V en Algérie ne sont pas en cours. L'Algérie a déjà commencé la production du vaccin Sinovac. Néanmoins, la partie algérienne reste intéressée par le transfert de technologies et l'organisation de la production d'autres vaccins. L'ambassade et la représentation commerciale seront prêtes à assister les parties russe et algérienne dans l'établissement d'un tel partenariat». Outre ces projets, les Russes sont présents dans d'autres domaines importants de coopération, à savoir les industries pétrolières, gazières et minières, l'industrie de l'énergie électrique ou encore la promotion des produits agricoles. Le diplomate cite la prochaine réunion de la Commission intergouvernementale qui se tiendra en mars à Alger, affirmant que ce sera l'occasion pour les deux pays d'aplanir les difficultés et définir des domaines de coopération prometteurs. Parmi les nouveaux domaines prometteurs, il s'agira, notamment comme il le soulignera, du grand intérêt que porte plusieurs compagnies pétrolières et gazières russes au sous-sol algérien. Ces dernières sont déjà à l'étude des premières données fournies par Sonatrach. Enfin et concernant la coopération militaro-technique entre les deux pays, Igor Beliaev a relevé qu'il s'agit là d'un partenariat stratégique: «la partie russe apprécie hautement la confiance des partenaires algériens et leur intérêt à acquérir des armes modernes et des équipements militaires de production nationale et confirme sa volonté d'examiner et de mettre en oeuvre rapidement les demandes officielles reçues de la partie algérienne». Il assure qu'étant «des partenaires stratégiques», l'Algérie et la Russie sont intéressées à renforcer leur coopération militaire et prévoient de «maintenir ou augmenter l'intensité des activités d'entraînement opérationnel et au combat» des deux forces armées durant l'année en cours. «De telles activités permettent d'augmenter le niveau de confiance», a conclu le diplomate.