Les islamistes de Londres vont solliciter, de façon pressante, la faveur d'une rencontre avec le président. Le 9 juillet prochain, le président Abdelaziz Bouteflika effectuera une visite officielle à Londres, afin de sceller la nouvelle dynamique de coopération entre l'Algérie et la Grande-Bretagne qui viennent de parapher une série d'accords judiciaires et consulaires, à la faveur de la visite à Alger, les 7 et 8 juin derniers, de Kim Howells, ministre d'Etat auprès du Foreign Office. Outre les entretiens que le chef de l'Etat aura avec les dirigeants britanniques et l'audience que lui accordera la reine Elisabeth, une rencontre sera vraisemblablement programmée, comme de tradition, avec des représentants, plus ou moins cooptés par nos représentations diplomatique et consulaire, de la communauté algérienne présente dans ce pays. A cette occasion, il est permis de supposer que le président Abdelaziz Bouteflika pourrait, dans le cadre de la dynamique introduite par la mise en oeuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, rencontrer certains membres influents du FIS dissous, même si certains d'entre eux ont, un temps, composé avec la mouvance terroriste des GIA, tout en se refusant à le reconnaître publiquement.Boudjemaâ Bounoua, Kamredine Kherbane et quelques autres ne demanderaient pas mieux que d'avoir l'opportunité d'une telle rencontre avec le président de la République pour réitérer les thèses de leur mouvance, quand bien même éclatée et tributaire d'un contexte international qui ne lui est plus du tout favorable, comme c'était le cas, voici quelques années. A voir les tentatives esseulées d'un Abassi Madani ou d'un Ali Benhadj qui tentent, vaille que vaille, de s'immiscer dans un débat qui les a complètement évacués, il est clair que les anciens responsables du parti dissous sont condamnés à aborder le quai de la réconciliation en rangs dispersés et suivant leurs seuls intérêts personnels. C'est ce qui se dessine depuis plusieurs mois, et la dernière sortie médiatique de Rabah Kébir qui a salué, depuis l'Allemagne, la nomination de Abdelaziz Belkhadem à la tête du gouvernement, tout en annonçant son retour en Algérie pour le mois prochain ne fait que confirmer la donne. D'autres, comme Abdelkrim Ould Adda, à Bruxelles, se positionnent dans la même perspective et attendent de saisir l'opportunité qui leur serait offerte pour, à la fois, apporter leur soutien à la politique de réconciliation et profiter d'une occasion exceptionnelle pour obtenir l'absolution inespérée. C'est justement là la motivation qui devrait conduire les islamistes de Londres à solliciter, de façon pressante, la faveur d'une rencontre avec le président Bouteflika qui, s'il la leur accorde, ne manquera pas de leur signifier clairement les limites édictées par la charte pour la réconciliation nationale quant à l'exercice, auquel ils semblent toujours prétendre, d'un quelconque activisme politique. Si la volonté du peuple algérien est de tourner la page de la décennie sanglante, il n'en est pas moins vrai que certains personnages de l'islamisme algérien, en particulier ceux qui sont basés à Londres, sont étroitement liés aux crimes les plus imprescriptibles des GIA.