«Ça serait une erreur monumentale de faire participer seulement les partis de l'Alliance dans la révision de la Constitution». C'est par cette déclaration que le président du groupe parlementaire du MSP, M.Abdelhak Boumchera a exprimé, hier, en marge de la journée parlementaire sur le Nepad, son opinion sur le sujet qui occupe le devant de la scène nationale politique. Ce dernier ne cache pas son mécontentement quant à l'élaboration de la mouture par le parti du FLN. «Ce qui nous dérange dans cette histoire, c'est qu'il ne s'agit pas d'une Constitution propre au FLN, mais c'est une Constitution de l'Etat dont toutes les parties doivent être concertées», explique le président du groupe parlementaire. M.Boumechera n'a pas mâché ses mots en affirmant que «la révision ne doit pas être faite sur la base d'une proposition du FLN». Selon lui, cette question doit faire d'abord l'objet d'un débat et d'un travail de réflexion pour ne pas se tromper encore de choix. Ces propos qui émanent d'un tel responsable, expliquent bien le climat qui règne au sein de la formation de Soltani et explicite sa vision politique sur le projet de la révision constitutionnelle. Comme, ils démontrent clairement les points de divergences avec le FLN. Interrogé sur la question de savoir si le parti membre de l'Alliance a été sollicité par le FLN à propos du sujet en question, le président a affirmé par la négative. Ce dernier reconnaît que son parti partage l'avis du FLN quant à la nécessité de réviser la Constitution, mais il ne partage pas les mêmes raisons. Contrairement au FLN qui veut à tout prix modifier le texte pour renforcer les prérogatives du chef de l'Etat, le parti du MSP pense que la Constitution de 1996 ne convient plus avec la situation actuelle. «C'est une Constitution de crise, qu'il faut immédiatement modifier», a déclaré le président du groupe parlementaire. «Notre souhait est d'élaborer une Constitution qui fondera un Etat fort qui ne dépend pas de la disparition des hommes», a-t-il affirmé. Même si le parti n'exprime pas ouvertement son désaccord, il n'en demeure pas moins que les déclarations traduisent bien la tension au sein de cette formation. Ceci dit, le parti de Soltani qui était pourtant plus proche de Belkhadem, ne fait plus confiance à son allié. Selon le président du groupe parlementaire, le parti compte élaborer des propositions sur la révision de la Constitution. M.Boumechera pense qu'il ne faut pas s'étaler seulement sur le renforcement des prérogatives du chef de l'Etat. Un autre point de divergence et de manque de confiance vis-à-vis de ses alliés. A moins d'une année des élections législatives, le parti craint déjà la fraude. «La fraude dans les élections est devenue une tradition», dit-il avant de conclure.