Le parti de Boudjerra Soltani se dit partant pour la révision constitutionnelle. «Nous continuerons de revendiquer un gouvernement neutre pour organiser des élections crédibles», a indiqué hier Abdelhak Boumechra, président du groupe parlementaire du MSP, en marge de la rencontre de l'instance de coordination de l'Alliance présidentielle à l'hémicycle. Cette rencontre, la première depuis la démission de Ouyahia et son remplacement par Belkhadem, a réuni les trois chefs de groupe, ainsi que des sénateurs, pour discuter de l'organisation d'une journée consacrée au «développement humain dans le cadre du Nepad». Ils se sont entendus sur la date du 13 juin prochain à l'APN. L'ordre du jour de la journée sera consacré à l'éducation , la formation, la santé, le développement, l'emploi et la pauvreté en Afrique. Outre les parlementaires, elle regroupera des experts du Cnes, de la commission de «bonne gouvernance», de l'ONS, des différents ministères, des universités, des représentants de la société civile, etc. L'instance de coordination a donc offert à Boumechra une tribune pour exprimer la position de son parti, le MSP, sur les dernières évolutions politiques. Il veut un gouvernement neutre. Mais lorsqu'on lui pose la question relative au retrait des ministres du MSP du gouvernement au cas où il n'y aurait pas de changement dans ce sens, il répond que la question n'a pas été discutée par la direction de son parti. Cependant, il tente une explication de son idée première en estimant que «l'Administration nous a habitués à être toujours du côté de celui qui tient le gouvernement. Alors, pour donner une crédibilité aux élections, nous demandons un gouvernement neutre». Si son président ouvre des pourparlers avec Belkhadem, serait-il prêt à abandonner cette revendication? «On verra, on verra», rétorque -t-il. De son côté, Miloud Chorfi du RND s'en tient à la bonne santé de l'alliance sans vouloir entrer dans des considérations politiques, tout en indiquant que les trois partis s'entendent sur certains aspects et divergent sur d'autres. Layachi Daâdoua du FLN précise que les déclarations du MSP n'entrent pas dans le cadre de l'instance de coordination de l'alliance. Mais Boumechra continue dans sa lancée jusqu'à regrouper les journalistes autour de lui. Il ouvre d'autres brèches. Il se dit partant pour la révision de la Constitution, «pourvu qu'on aille vers le fond des choses». Mais il estime que «deux mandats pour le président Bouteflika suffisent». Il souligne qu'il s'agit là d'un point de vue de député qui n'engage en rien son parti. Dans une autre salle, dans le même couloir, un autre député du même parti tient une autre conférence de presse. Abdelkader Semari préconise la création d'un «fonds de dépôt et de garanties pour le développement de l'initiative économique». De quoi s'agit-il? Ce fonds devrait regrouper tout l'argent des disparus, des saisies, des comptes à l'abandon, les héritages qui ne sont pas revendiqués, etc. Cette initiative fera l'objet de proposition de loi laquelle a déjà été soumise à l'APN par le groupe du MSP. Ses initiateurs veulent introduire ces capitaux au profit du développement économique du pays. A bien analyser la revendication du MSP, on est tenté de lui poser la question : pourquoi exiger un gouvernement neutre alors que sa chefferie vient de subir un changement. Il répond: «Je tiens à vous faire savoir qu'il s'agit d'un changement de gouvernement, selon le communiqué du décret présidentiel, or, notre demande est ancienne et reste inchangée». Même si Soltani s'entend avec Belkhadem? Notre interlocuteur préfère donner le temps au temps et à la politique qui est l'art du possible.