Le nouveau ministre de la Participation et de la Coordination des réformes a de quoi se faire du mauvais sang. Hamid Temmar peut dire ouf. L'actuel ministre du Commerce et ex-ministre de la Participation et de la Coordination des réformes a laissé traîner les choses en longueur pour éviter l'écueil Snvi, qui menaçait de recourir à une grève qui aurait paralysé toute la zone industrielle de Rouiba. Aujourd'hui, le propos de Boukrouh - licenciement de près de 200.000 travailleurs dont plusieurs milliers, de la Snvi - soulève une grogne sourde dans l'entreprise mastodonte de l'industrie des poids lourds. Selon M. Zetoutou Abdelhamid, membre du syndicat d'entreprise de la Snvi, «il ne saurait y avoir de licenciement à la Sonacome pour l'unique raison que l'entreprise travaille avec un sus de 500 travailleurs contractuels afin d'être à jour par rapport au cahier des charges qu'elle doit honorer vis-à-vis de ses clients pour l'année 2001 et 2002.» En d'autres termes, la Snvi tourne à plein régime et fait même des bénéfices. Les exportations de l'année prochaine visent aussi bien la Sierra Leone, le Gabon, le Nigeria que la Libye ou l'Irak, et placent, de fait, la Snvi sur la liste des «exportateurs» Concernant le passif de l'entreprise, Zetoutou est catégorique: «Nous n'avons pas à assumer les incompétences de la gestion de ceux qui ont voulu, trop tôt, enterrer la Snvi. Les promesses d'assainissement - 33 millions de dinars promis en 1997 - la rénovation du parc machine, etc, n'ont été que des paroles en l'air. Le plan de sauvegarde de la Snvi, élaboré en 2000 avec la participation de l'équipe Temmar, a été un leurre, et les demandes de partenariat ainsi que l'ouverture du capital restent toujours en souffrance.» Les syndicalistes de la Snvi avaient déclaré auparavant que le propos du ministre de la Privatisation, concernant le recours au licenciement pour «alléger le secteur public», est «une provocation en plus, destinée à massacrer ce qui reste du tissu industriel», et promettent, le cas échéant, »une rentrée sociale explosive». Rappelons que la Snvi a été la locomotive des événements d'octobre 1988, en initiant, dès la fin du mois de septembre, un mouvement de protestation qui avait totalement paralysé la zone industrielle de Rouiba, et motivé le déplacement d'un important dispositif antiémeute à la sortie est de la ville. Quoi qu'il en soit, le nouveau ministre de la Participation et de la Coordination des réformes a de quoi se faire du mauvais sang. Il est attendu au tournant, autant par les syndicats d'entreprises, les fédérations et l'UGTA que par les travailleurs qui lui promettent «un débrayage fracassant de 200.000 travailleurs», c'est-à-dire à la mesure de...ses prévisions.