Abdallah Djaballah, le leader du Mouvement pour la réforme nationale MRN, a présidé, jeudi, une réunion des cadres de son parti, en prévision de la tenue de son congrès national. Intervenant en dépit de la décision de la chambre administrative de la wilaya d'Alger lui interdisant toute activité, la tenue de ce congrès, dont la date et le lieu n'ont pas encore été fixés, semble d'ores et déjà compromise. Les échéances électorales de 2007 qui pointent déjà du nez, sont, assurément, derrière l'empressement de Djaballah, astreint de reprendre ses activités sans attendre le verdict du conseil d'Etat. Cette instance, rappelons-le, a été saisie par l'ex-chef de Nahda, en vue d'annuler la décision de justice, stipulant le gel des activités du bureau national et les avoirs du parti. Une décision prononcée le 12 juin dernier et qui a couronné une bataille judiciaire de 18 mois, déclenchée par un groupe de députés redresseurs conduits par le président du conseil consultatif du parti, M.Boulahya. Les dissidents n'ont pas manqué d'exprimer encore une fois, quant à la réunion de jeudi, leur opposition à l'organisation du congrès, considérant par la voix de M.Kadri que: «Djaballah active en violation de la loi». Il y a lieu de rappeler que le chef du MRN a avancé, dans différentes occasions, que le verdict de la chambre administrative représente des failles et des lacunes flagrantes. Il cite, entre autres points, l'incompétence de la cour administrative qui, selon la décision n° 10464 du Conseil d'Etat: les contentieux et conflits internes d'un parti politique «doivent être résolus au sein du parti», et «selon la loi organique de ce dernier». Le jugement est un appel à la tenue d'un nouveau congrès, puisque le gel concernait celui qui devait avoir lieu du 29 au 31 décembre 2004. Par ailleurs, estime Djaballah, le verdict de la chambre administrative ne précise pas les personnes visées ni les comptes à geler. Le jugement est, donc, «nul et non avenu». Plus loin, Djaballah, a estimé que ce verdict est inapplicable pour plusieurs raisons, dont, notamment, le fait que le jugement fait état de Djaballah en tant que personne physique et non comme personne morale (président de parti). Le verdict ne précise pas, ajoute-t-il, la nature des activités à geler. Il est à souligner, d'autre part, que Djaballah avait saisi le président de la République et le chef du gouvernement pour débloquer la situation que connaît son parti. Cela, tout en avançant que cette dissidence, la deuxième dans la carrière politique de ce cheikh, est «complotée par le pouvoir qui cherche par tous les moyens à déstabiliser le MRN, premier parti de l'opposition dans le pays».