La question sahraouie connaît un formidable regain de dynamisme, dans un contexte mondial où, l'information et l'action diplomatique sont pourtant dominées par le conflit ukrainien. «La cause sahraouie revient au- devant de la scène et entre de plain-pied dans une nouvelle ère.» C'est ce qui ressort du débat qu'a abrité le 1er Forum de Radio Algérie Internationale, et qu'ont animé tour à tour, les professeur Mohand Berkouk, le docteur Ahmed Adhimi et le professeur Mustapha Sayedj. Les errements de la politique du Makhzen et autres alliances contre nature ne font que catalyser les efforts du peuple sahraoui à faire valoir ses droits à l'autodétermination. «Les nouveaux enjeux font apparaître l'Afrique comme le terrain de toutes les interactions, mélanger les cartes et recourir aux boutiques consulaires ne servent pas l'agenda de l'Afrique de 2063», a indiqué le professeur Adhimi qui a rappelé, au passage, la qualité de membre à part entière de l'Union africaine du Sahara occidental. «Les Sahraouis connaissent une dynamique de soutien à l'échelle mondiale et en Europe, en Afrique, en Asie et dans les deux Amériques et c'est ce qui galvanise les Sahraouis et leur diplomatie pour justement créer les conditions afin d'engager les Nations unies et la communauté internationale par rapport à leurs droits» Souligne pour sa part le professeur Mohand Berkouk qui évoque l'ensemble des paramètres juridiques qui plaident en faveur du droit à l'autodétermination des Sahraouis, lequel est prescrit par l'ensemble des résolutions du Conseil de sécurité. De même qu'il cite d'autres paramètres définis dans le cadre de l'avis consultatif de 1975 de la Cour internationale de justice mais aussi dans un semble de décisions et de positions de l'Union africaine. Au plan diplomatique, le professeur renvoie à la résolution 25 48 d'octobre 2021 qui a réaffirmé l'obligation morale et juridique et politique des Nations unies à créer les conditions pour parachever la décolonisation, de même qu'il rappelle l'engagement actuel d'un certain nombre de pays en Afrique, notamment l'Algérie pour la réappropriation du dossier par l'UA. Quant à la volte- face du Premier ministre espagnol sur le Sahara occidental, le professeur Bekouk signale que le Premier ministre Pedro Sanchez fait face, suite à sa décision, à une fronde inédite de la part de 11 partis politiques. Pedro Sanchez a comparu, mercredi dernier, devant la Chambre des représentants, à la demande de 11 blocs parlementaires, pour s'expliquer sur le changement dans la position de Madrid concernant le conflit au Sahara occidental. «Tour à tour, les près de 20 porte-paroles de différentes tendances politiques ont critiqué le soutien du gouvernement au plan marocain dit d'autonomie», avait indiqué le journal espagnol Elperiodico, relevant que «pendant plus de cinq heures, Sanchez a subi les attaques des partenaires, des alliés et de l'opposition». Les représentants des partis politiques se sont notamment accordés sur le fait que le gouvernement Sanchez a pris «unilatéralement» une décision en matière de politique étrangère et remis en cause la position traditionnelle de l'Espagne vis-à-vis du Sahara occidental en s'écartant de la proposition des Nations unies de résoudre le conflit par un référendum d'autodétermination.