Mariant le bois à tout autre matériau, l'artiste en crée des formes des plus ludiques pour une fin qui éclaire... Luminaires attachants, sortant de l'ordinaire, Kheireddine Hassaïne aime en concevoir et en surprendre avec plus d'un. Diplômé de l'Ecole nationale d'architecture et des Beaux-Arts (Enba/1972) section décoration d'intérieur, cet artiste expose actuellement ses oeuvres à la Galerie Art en liberté sise à Kouba. Faites de bois, de métal ou de verre auxquels sont ajoutés divers matériaux comme l'éponge végétale ou quelque autre surprise en ivoire ou étoffe, ces sculptures sont d'un design épuré, parfois drôle, très imagé, inventif et contemporain donnant l'envie d'acquérir certains pour égayer son salon! «Figurines ou totems, elles réunissent les symboles fondateurs de l'humanité. Elles rapportent d'Afrique d'anciens emblèmes et laissant entrevoir des représentations étonnantes de notre culture qui s'est nourrie, dans les vastes champs de l'humanité et de l'histoire. Elles font un clin d'oeil à Léonard de Vinci, elles se promènent à travers la nuit des temps dont elles surgissent avec de discrets éclairages comme pour dire : regardez...», commente la galeriste, Ouahiba Aboun Adjali. En effet, ces sculptures mariant toutes sortes de matériaux unissent l'idée en elle-même à l'esthétique la plus recherchée. Certaines de ces sculptures sont composées à la fois de design et peinture imbibés de signes qui rappellent l'Algérie à travers son patrimoine et sa culture. On y trouve tous types de lampes. Certains faisant objet de présentoirs, d'autres plus ludiques mais tout aussi originaux. Ici, l'oeuvre d'art se conjugue aussi à l'expérimental. Des oeuvres qui gagneraient à être commercialisées ou à susciter l'intérêt de nos industriels car il est aberrant d'importer ce genre de produits au lieu de les fabriquer ici, l'esprit créatif et l'intelligence n'étant pas en manque en Algérie. Ces oeuvres sont le témoin vivant pour nous éclairer sur la nécessité de prendre en compte ce genre de travail au sérieux. Pas banal du tout, ces objets sont loin d'être de simples moments d'oisiveté mais, comme nous l'indiquera cet artiste-architecte, cela demande beaucoup de temps et d'expérimentation. Mais l'essentiel, c'est qu'en fin de compte, cela ne demande pas beaucoup d'éléments pour en fabriquer. Alors, pourquoi hésiter? Véritables objets de décoration qui en jette de la lumière, les oeuvres de Kheireddine Hassaïne sont belles à regarder, en effet. Il faut donc en faire beaucoup! Lauréat du 1er prix de peinture au 25e Salon de L'Essonne en France, sa maison à Hadjret Ennous, dans laquelle se trouve son atelier, a fait l'objet, en 2005, d'une publication sur la revue d'architecture Amenhis. Ouverte depuis le 15, l'exposition s'étalera jusqu'au 30 du mois en cours.
