Les partis islamistes ne font pas de bruit ces derniers temps. Est-ce le calme qui précède la tempête ou l'effet des échecs successifs qui pèse de tout son poids? Les sorties «fracassantes» de cette mouvance ne se font plus remarquer ces derniers temps. S'agit-il d'une halte savamment réfléchie pour pouvoir reprendre du poil de la bête? Difficile de répondre à ce genre d'interrogations. L'islamisme est animé par sa propre «logique». Il n'obéit pas à un standard normatif. Ni le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, ni celui du Front pour la justice et le développement (FJD) Abdellah Djaballah, en l'occurrence, ne s'immiscent dans les questions brûlantes qui caractérisent la scène politique nationale. La classe politique dans son ensemble est en train de se positionner par rapport à la démarche du pouvoir qui fait son chemin actuellement, à savoir le processus de dialogue en guise d'un sursaut rassembleur de toutes les énergies et les forces patriotiques autour de l'Etat et de sa stabilité. Les partis islamistes ne pipent mot à ce propos. Ils font comme si rien ne s'esquisse comme dynamique politique en perspective. La politique de l'autruche n'a jamais quitté la pratique de cette mouvance qui excelle dans la duplicité et la versatilité. Mais cette fois, la situation n'est pas du tout reluisante pour cette force qui aime évoluer dans les eaux troubles et jouer les trouble-fêtes. La défaite cuisante enregistrée par les partis islamistes lors des joutes électorales récentes a pesé de tout son poids quant à cette posture néfaste qui frappe de plein fouet la maison des islamistes. Cette nouvelle donne fait comprendre aux partis islamistes que les calculs sordides et le comportement politique hypocrite auxquels ils avaient recours ne peuvent plus servir comme mode opératoire après avoir été discrédités par la société à cause de leur attitude mensongère et inconséquente. Les partis islamistes sont pris de stupéfaction après avoir vu que leurs discours et «projet» ne faisaient plus recette. La société voit en cette mouvance l'exemple type d'un opportunisme sans limite. Ce profil qui s'est vérifié depuis des années sur le plan politique a vite fait de disqualifier cette mouvance qui ne cherche que le pouvoir au sens étroit du terme en usant d'un stratagème diabolique, à savoir l'entrisme toute honte bue. Cette fois-ci, les jeux ne ressemblent pas aux précédents où la mise en branle de toutes les méthodes perfides et mensongères pouvait faire l'affaire et présenter les partis islamistes comme des formations fondées sur un programme politique nettement établi et clairement défini. Le silence peu amène de la mouvance islamiste cache beaucoup d'aspects inhérents à sa stratégie perfide qui se résume dans la «takiya» politique pour faire oublier l'échec cuisant et la bérézina dont elle fait l'objet depuis quelques années. Il ne faut pas se fier à ce silence qui dissimule une stratégie consistant à reprendre le rôle de timonier au moment voulu, c'est-à-dire en investissant dans les thèmes de la société dont le consensus fait défaut et l'unanimité n'arrive pas à se cristalliser. Cette éclipse soudaine des partis islamistes ne devrait pas inciter les gens avertis à se dire que l'hydre et la menace islamiste sont écartées, loin s'en faut. La vigilance politique est de mise, la prudence et la mobilisation politique au sein de la société doivent se multiplier pour parer à la réémergence de cette menace aux conséquences destructrices de la nation et de sa dislocation pure et simple.