La dernière sortie du président du Mouvement de la société pour la paix (Msp), Abderrezak Makri, à propos de sa prise de position à l'égard du référendum du 1er Novembre sur la révision constitutionnelle en appelant sa base militante à participer massivement dans cette joute en choisissant de voter par le «Non», remet au goût du jour la stratégie de la mouvance islamiste en général et le MSP en particulier. Fidèle ainsi, au double discours qu'elle prône et à la tactique suivie comme manière pour se maintenir sur l'échiquier politique et se faire un chemin dans la reconfiguration politique qui se trame actuellement sur la scène nationale. Makri joue aux cassandres, mais il ne fait pas sortir tout son jeu, il se montre comme un fervent défenseur des intérêts de la patrie en se positionnant toujours via son discours en sa qualité de courant algérianiste de l'islam politique. Les dernières déclarations de Makri sur la position de son mouvement et sa lecture de la mouture de l'avant-projet de la révision de la Constitution, ont chamboulé plus d'un quant à l'approche politique du MSP et sa versatilité qui frise l'invraisemblable sur les «fondements» et les principes généraux de la nouvelle Constitution soumise au référendum. Makri vient de nous faire savoir que la mouture de la Constitution qui sera soumise au référendum est «laïque», c'est sa déclaration officielle lors de la conférence de presse qu'il a animée récemment. Franchement, peut-on croire à ces couleuvres et vétilles? S'agit-il d'une gymnastique politique ratée de celui qui sait bien faire le jeu de funambule sans avoir à tomber dans des situations qui le mettront dans une posture inextricable? Makri a relaté tous les articles qu'il considère comme «aberration», mais en aucun cas il n'a fait allusion à l'article 2 de la Constitution et son contenu qui ne souffre d'aucune ambiguïté quant à la problématique de la séparation du champ politique et du champ religieux. Makri sait pertinemment que l'article 2 est la source d'un débat d'une partie importante de la société dont la lecture est sujette à révision selon cette partie. Pourquoi a-t-il évité de faire allusion à l'article 2 en question? La démarche fallacieuse de Makri pour justifier le vote de son mouvement par le «Non» est le moins que l'on puise dire saugrenue et d'une manipulation grossière de l'opinion publique. L'islamisme n'a cure de manipulations, de notions et de concepts pour verser dans le mensonge politique comme moyen de diversion. Makri soutient le processus en cours, y compris le référendum sur la révision constitutionnelle en optant même pour la participation massive. Mais, pour torpiller la société il recourt aux stratagèmes relevant de la pure perfidie politique. Makri a déclaré que «le projet de la révision constitutionnelle, qui sera soumis à référendum le 1er novembre prochain, refléterait l'orientation laïque de ses rédacteurs». «Il faut voter ‘' non ‘' pour rejeter le courant laïque», et d'ajouter «ce texte contient une orientation laïque, c'est pourquoi il faut aller aux urnes pour le faire tomber», a-t-il martelé. Cette manipulation sordide vise à détourner l'opinion des motivations réelles de Makri à opter pour la participation massive dans le référendum du 1er Novembre, mais cela doit être fait avec «ingéniosité» et «versatilité» habituelles de la mouvance islamiste connue pour son double discours mais aussi par son entrisme dans les institutions sans pour autant perdre l'espoir de se voir un jour aux commandes du pouvoir.