L'état de santé du n°2 de l'ex-FIS et figure emblématique de la mouvance islamiste radicale, inquiète au plus haut point ses plus proches compagnons, notamment Abdelkader Boukhamkham, Nouredine Chigara et Rabah Kébir, qui ont clairement affiché leurs «appréhensions à propos de la détérioration de la santé de Benhadj». Boukhamkham a estimé que, pour Benhadj, «une détention en résidence surveillée serait meilleure que les restrictions actuelles», alors que le frère de Ali, Abdelhamid Benhadj, dans une lettre qui nous a été adressée en fin de semaine, parle en termes pathétiques des problèmes de santé que l'ancien orateur islamiste endure dans sa cellule depuis bientôt dix ans. L'ex-enfant terrible du FIS purge une peine de douze ans depuis juin 1992. Sa santé ne cesse de décliner, voire de dépérir depuis. Cette extrême fragilité, qui contraste avec son langage radical et inflexible, a déjà été au centre des préoccupations des hommes politiques depuis 1994, qui lui ont rendu visite dans sa prison de Blida. L'année dernière, c'était Louiza Hanoune qui avait, lors d'une conférence de presse, parlé des pénibles circonstances de la détention de Benhadj. Aussitôt après, le Président de la République avait promis de veiller à ce que toutes les conditions d'une vie décente soient permises à Benhadj. Ce qui fut fait. La détention de Benhadj prendra fin en juin 2003, c'est-à-dire dans moins d'une année et demie. Que sera devenu l'homme? Quelle influence aura-t-il? Que fera-t-il? Ce sont-là les grandes questions que le pouvoir doit se poser dès aujourd'hui, à propos de celui qui reste, aux yeux de ses fidèles, «le dernier des irréductibles».