Evaluation n Le forum d'El Moudjahid a abrité, hier, une table ronde autour de «l'application du texte portant réconciliation nationale» D'emblée, Mme Benhabyles, présidente du Mouvement féminin algérien de solidarité avec la femme rurale, a regretté qu'il y ait des lenteurs dans la mise en œuvre de la charte pour la paix. «Il est urgent d'indemniser les familles victimes de terrorisme et dont la majorité se trouve en milieu rural.» Pour elle, la société civile doit s'impliquer davantage dans ce processus d'autant qu'elle est un partenaire indispensable dans le processus de réconciliation. «Il faut aussi développer un projet de proximité en milieu rural, car ces Algériens ont aussi besoin de travailler, de manger et de se vêtir». Critiquant les organisations non gouvernementales étrangères (ONG), M. Serraï, consultant international, a indiqué que «ces ONG font de cette tragédie un fonds de commerce, il faut donc leur fermer la porte, car ils nous parasitent. J'ai travaillé au sein de l'ONU, et je sais très bien comment elles fonctionnent», précise-t-il. L'ancien conseiller de Zeroual a insisté sur l'indemnisation des familles victimes de terrorisme résidant en milieu rural, pour stopper l'exode rural. «Chaque année, 6% de départs du monde rural sont enregistrés.» Accusant ces ONG de manipulatrices, Mme Benhabyles s'interroge sur le fait que des Algériens vont jusqu'aux instances internationales pour régler leurs problèmes internes. L'administration n'a pas été épargnée par les intervenants qui relèvent des incompréhensions, des manipulations et des mauvaises interprétations des textes de la charte que ce soit sur le plan juridique ou financier. Ainsi Merouane Azzi, avocat et assistant près la Cour d'Alger, chargé de la commission pour le suivi et l'application des textes de lois sur la charte et la réconciliation nationale, demandera plus de clarté et plus de transparence. Me Azzi a annoncé que les instances juridiques de la wilaya d'Alger ont traité plus de 80 dossiers dont la plupart sont liés aux disparus. Il a ajouté que le recensement des bénéficiaires de la charte pour la paix est en train de se dérouler également au niveau des consulats algériens à l'étranger pour une éventuelle indemnisation. Un autre recensement touche aussi les enfants nés dans les maquis et les femmes violées pour leur prise en charge. Toujours selon Me Azzi, les différentes juridictions ont déjà traité plus de 2 200 dossiers.